La blessure d’injustice, une douleur générée par du défavoristisme au travail
La blessure d’injustice illustre les douleurs engendrées par le harcèlement au travail. Cette douleur, souvent silencieuse mais profondément perturbatrice, crée des cicatrices durables dans l’esprit et l’âme des individus, influençant non seulement leur bien-être, mais aussi leur productivité et leurs relations professionnelles.
Cet article vise à mettre en évidence les multiples facettes de la blessure d’injustice, en fournissant une compréhension claire et profonde de ses manifestations et de ses impacts. Plus qu’une simple présentation, notre objectif est de partager des informations cruciales et des conseils pratiques qui peuvent être des piliers de soutien pour ceux qui cherchent à surmonter et guérir de ces éprouvantes expériences.
Qu’est-ce qu’une blessure d’injustice ?
La blessure d’injustice est une douleur profonde et troublante, souvent engendrée par des expériences de harcèlement ou d’inéquité au travail. C’est une lésion émotionnelle qui naît lorsque les individus se sentent maltraités, dévalorisés ou traités de manière inéquitable dans leur environnement professionnel. Ce sentiment peut découler de diverses situations, telles que la discrimination, le favoritisme, une répartition inégale des tâches ou une reconnaissance insuffisante des efforts et des accomplissements.
Dans le contexte du travail, la blessure d’injustice se manifeste de plusieurs manières. Elle peut apparaître sous forme :
- de stress chronique,
- de frustration,
- de colère ou de ressentiment persistant
envers les collègues ou les supérieurs hiérarchiques. Les employés affectés peuvent également ressentir un fort sentiment d’insécurité, de trahison et de vulnérabilité, ce qui, à son tour, peut influencer négativement leur performance, leur motivation et leur engagement envers leur travail et leur organisation.
La blessure d’injustice ne se limite pas aux effets internes et émotionnels; elle a également une incidence visible sur l’interaction et la collaboration au sein de l’équipe. Les personnes qui ressentent une blessure d’injustice peuvent devenir plus réservées, moins enclines à participer activement aux discussions ou aux projets de groupe, et peuvent même développer une attitude défensive ou hostile. En comprenant mieux la nature de la blessure d’injustice et ses manifestations, il est possible de développer des approches plus empathiques et efficaces pour soutenir les individus affectés et promouvoir un environnement de travail plus juste et respectueux.
Origine de la théorie de la blessure d’injustice
L’un des cadres pertinents est la théorie de l’équité, développée par John Stacey Adams en 1963, qui se concentre sur la justice et l’équité au sein des relations professionnelles et organisationnelles. Selon cette théorie, les individus évaluent l’équité de leurs relations de travail en comparant leur ratio inputs/outputs (efforts/récompenses) avec celui des autres. Lorsque les individus perçoivent une inéquité, cela conduit à un sentiment d’injustice et de stress.
D’autre part, la théorie de la justice organisationnelle, qui englobe la justice distributive, procédurale et interactionnelle, offre également un cadre pour comprendre la blessure d’injustice. Cette théorie, développée dans les années 1970 et 1980 par des chercheurs tels que Greenberg et Folger (source https://archipel.uqam.ca/15448/1/Justice_organisationnelle_et_bien-etre_psychologique.pdf), se penche sur la manière dont les employés perçoivent l’équité et la justice au sein de leurs organisations, impactant ainsi leur satisfaction, leur motivation et leur performance au travail.
La blessure d’injustice peut aussi être éclairée par la psychologie clinique et la psychotraumatologie, se concentrant sur l’impact des événements traumatisants, y compris l’injustice et le harcèlement au travail, sur la santé mentale des individus.
Dans l’ensemble, la notion de blessure d’injustice s’enracine dans une confluence de diverses théories et recherches qui explorent les dimensions de l’équité, de la justice, du traumatisme et du bien-être psychologique au sein des environnements de travail.
Comment commence-t-on à ressentir les blessures d’injustice ?
Les blessures d’injustice commencent souvent par la perception d’un traitement inéquitable ou d’une violation des normes de respect et d’équité au sein d’un environnement de travail. Voici comment ce processus peut se dérouler :
1. Incidents Initiaux :
Des incidents spécifiques tels que des commentaires dévalorisants, des décisions inéquitables concernant les promotions ou les rémunérations, ou d’autres formes de traitement inéquitable peuvent semer les premières graines de la blessure d’injustice.
2. Réaction Émotionnelle :
Les individus commencent à ressentir des émotions telles que de la frustration, de la colère, du ressentiment ou de la tristesse face à ces incidents. C’est la réaction émotionnelle immédiate à l’injustice perçue.
3. Réflexion et Évaluation :
Les personnes affectées peuvent passer du temps à réfléchir et à évaluer la situation, essayant de comprendre si l’injustice ressentie est un incident isolé ou une partie d’un schéma plus large de mauvais traitement.
4. Impact Prolongé :
Si l’injustice persiste ou si plusieurs incidents s’accumulent, la blessure commence à s’ancrer plus profondément, affectant potentiellement l’estime de soi, la motivation et la satisfaction professionnelle de l’individu.
5. Expression et Partage :
Les personnes peuvent commencer à exprimer leurs sentiments et à partager leurs expériences avec d’autres, cherchant du soutien, de la validation et des moyens de gérer l’injustice.
6. Stratégie d’Adaptation :
Les individus peuvent adopter différentes stratégies pour faire face à l’injustice, telles que la confrontation, la recherche de soutien, l’adaptation passive ou même envisager de quitter leur position.
7. Consolidation de la Blessure :
Avec le temps, si aucune résolution n’est trouvée et que l’injustice continue, la blessure d’injustice peut devenir une caractéristique marquante de l’expérience professionnelle de l’individu, avec un impact continu sur leur bien-être psychologique et physique.
Le développement de la blessure d’injustice est un processus dynamique et peut varier en fonction de la nature de l’injustice, de la personnalité de l’individu, des soutiens disponibles et des mécanismes de gestion et de résolution des conflits au sein de l’organisation.
Les impacts de la blessure d’injustice
La blessure d’injustice au travail engendre une multitude d’impacts, marquant profondément la santé mentale et physique des individus, ainsi que leurs relations professionnelles et leur productivité. Sur le plan psychologique, les personnes touchées par cette blessure sont souvent enveloppées dans un tourbillon de stress, d’anxiété et de dépression. Elles peuvent se retrouver prisonnières de pensées obsessives concernant l’injustice qu’elles ont subie, ce qui peut affecter leur concentration, leur sommeil et leur bien-être général.
Physiquement, le stress engendré par la blessure d’injustice peut se manifester de différentes manières, telles que des maux de tête, une fatigue chronique ou des troubles digestifs. Le corps, en réaction au tumulte émotionnel et mental, peut commencer à montrer des signes de détresse et de malaise.
En ce qui concerne la productivité, la blessure d’injustice peut saper l’enthousiasme et la motivation, rendant difficile pour les individus de se concentrer et d’accomplir leurs tâches avec efficacité. Ils peuvent se retrouver constamment distraits par leurs expériences douloureuses, ce qui entrave leur capacité à être pleinement présents et engagés dans leur travail.
Les relations professionnelles sont également grandement affectées. La confiance est érodée, et les interactions avec les collègues ou les supérieurs peuvent devenir teintées de méfiance et de ressentiment. Cela peut également contribuer à une atmosphère de travail tendue et conflictuelle, où la communication et la collaboration sont entravées.
Pour illustrer ces impacts, prenons ces exemples :
- Dans un conflit, la hiérarchie prend systématiquement parti pour une des parties
- Des textes légaux ne sont pas appliqués sans conséquences quand il s’agit de certaines personnes
- Des reproches infondés et des mensonges sont systématiquement opposés aux demandes d’une personne victime
- La hiérarchie organise une vendetta contre une personne
- Etc.
En reconnaissant et en comprenant les divers impacts de la blessure d’injustice, il est possible d’adopter une approche plus empathique et de prendre des mesures pour atténuer ces effets dévastateurs et promouvoir un environnement de travail plus sain et respectueux.
Stratégies pour faire face à l’injustice
Faire face à l’injustice au travail est une épreuve complexe qui demande du courage, de la résilience et des stratégies solides pour naviguer à travers les turbulences émotionnelles et professionnelles. Diverses techniques et approches peuvent être utilisées pour gérer et minimiser le stress et la douleur associés à l’injustice ressentie.
Dans un premier temps, il est essentiel d’adopter des stratégies d’adaptation émotionnelle pour gérer les émotions négatives. Des techniques de relaxation telles que la respiration profonde, la méditation et la pratique régulière d’exercices physiques peuvent être utiles pour maintenir l’équilibre mental. Ces pratiques aident à créer un espace mental apaisant, facilitant la gestion des pensées et des émotions tumultueuses.
Ensuite, la communication est un outil puissant. Exprimer ses sentiments et ses préoccupations à des personnes de confiance, que ce soit des amis, des membres de la famille ou des collègues empathiques, peut apporter un soutien significatif. Il peut également être bénéfique de consulter un professionnel, comme un psychologue ou un conseiller, qui peut offrir des conseils experts et un espace sécurisé pour explorer vos sentiments.
Maintenir son intégrité et sa dignité professionnelles est également primordial. Cela peut impliquer de définir des limites claires, de se défendre de manière assertive et respectueuse et de ne pas permettre que les actions injustes des autres dictent votre sens de la valeur. Il peut être nécessaire de prendre des mesures formelles, comme rapporter l’injustice aux ressources humaines ou consulter un avocat spécialisé en droit du travail, si l’injustice persiste ou est particulièrement grave.
A travers ces stratégies, on peut chercher à reconstruire et à réaffirmer sa propre valeur et dignité, tout en se munissant d’outils pour naviguer à travers les défis posés par l’injustice au travail.
Quel masque porte la personne souffrant de la blessure d’injustice ?
La personne qui souffre d’une blessure d’injustice au travail porte souvent un masque invisible, une façade qui cache sa détresse et ses luttes internes. Ce masque est une forme de protection, une manière de naviguer dans l’environnement professionnel tout en essayant de maintenir une apparence de normalité et de compétence. Voici à quoi pourrait ressembler ce masque :
Masque de Complaisance :
Souvent, la victime peut afficher une attitude de complaisance, essayant de minimiser le conflit apparent et de maintenir une atmosphère de travail paisible. Derrière ce masque, il y a une tentative de préserver la dignité et d’éviter une escalade des tensions.
Masque de Fortitude :
Le masque de la force et de la résilience est fréquemment porté. Il sert à montrer au monde extérieur et, peut-être, à se convaincre soi-même, qu’on est capable de gérer la pression, la douleur et l’injustice sans s’effondrer.
Masque de Neutralité :
La personne peut essayer de maintenir une expression neutre, cachant ses émotions réelles pour éviter de montrer de la vulnérabilité ou de donner l’impression d’être affectée par la situation injuste.
Masque de Retrait :
Dans certains cas, le masque porté est celui du retrait ou de la distance. La personne peut limiter ses interactions et sa participation pour se protéger et minimiser les occasions de traitement injuste.
Masque d’Optimisme :
La victime peut aussi adopter un masque d’optimisme, essayant de se concentrer sur les aspects positifs et de montrer une façade d’espoir et de positivité, même si intérieurement elle se sent abattue et désespérée.
Le port de ces masques est une tentative de survivre et de fonctionner dans un environnement toxique et injuste. Cependant, le masque cache souvent la souffrance réelle, les émotions tumultueuses et la blessure profonde causées par l’injustice ressentie. Il est crucial de reconnaître et d’adresser ces souffrances cachées pour permettre un chemin vers la guérison et le rétablissement.
Conclusion
La blessure d’injustice au travail est un phénomène profondément troublant qui manifeste une variété d’impacts délétères sur la santé mentale et physique, ainsi que sur les relations professionnelles et la productivité. Ce phénomène, enraciné dans des perceptions d’inéquité et d’injustice, laisse les individus se sentant dévalorisés et démoralisés.
Nous avons exploré la nature de la blessure d’injustice, comment elle se manifeste et les répercussions multiformes qu’elle engendre. Des stratégies de gestion et d’adaptation ont également été mises en lumière, offrant des voies pour naviguer à travers le tumulte émotionnel et professionnel causé par ces expériences, et pour maintenir et réaffirmer son intégrité et sa dignité.
Emportez avec vous un message d’espoir : malgré l’obscurité de l’injustice, ayez la résilience et la force nécessaires pour traverser ces épreuves et émerger avec une perspicacité et une robustesse renouvelées.