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Les symptômes d’un Burn-Out et les mesures de prévention

2023-03-12T15:25:37+01:00Psychologie|

Nous vivons à l’ère du burn-out, où la santé mentale et physique des travailleurs est de plus en plus mise à rude épreuve par le rythme effréné de la vie professionnelle moderne. Mais qu’est-ce que le burn-out exactement ? Et comment pouvons-nous apprendre à mieux le gérer pour prévenir son apparition ? Dans cet article, nous explorerons les causes du burn-out et examinerons certains des facteurs de risque importants, ainsi que diverses stratégies efficaces pour le prévenir.

Définition du burn-out

Le burn-out, ou le syndrome d’épuisement professionnel, est un état d’épuisement psychique et physique particulièrement commun chez les travailleurs des organisations modernes. Il se caractérise par une perte de motivation et de sens au travail causée par un investissement excessif de l’individu dans son environnement de travail.

Qu’est-ce que le burn-out ?

Le syndrome d’épuisement professionnel (SEP) ou burn-out est une condition courante chez les individus qui sont engagés dans un travail intense, chroniquement stressant et soumis à de nombreuses exigences physiques et mentales. Les personnes atteintes de la maladie ont tendance à perdre progressivement la motivation et le sens qu’elles éprouvent pour leur emploi et ressentent souvent une fatigue excessive, ainsi qu’une irritabilité ou une dépression profonde.

Quels sont les symptômes du burn-out ?

symptômes du burn-out Le burn-out est souvent la conséquence d’une atteinte au bien-être des travailleurs et ses principaux symptômes du burn-out comprennent :

  • Épuisement émotionnel: Le sentiment constant d’être épuisé, perturbé et incapable de réagir aux situations professionnelles stressantes. La victime ressent une fatigue intense et persistante. Souvent, on est aussi en présence d’une perte de motivation ou d’intérêt pour le travail ou d’autres activités
  • Ressentiment vis-à-vis du travail: Les personnes touchées par le burn-out peuvent commencer à réagir négativement aux demandes liées à leur emploi, ce qui peut entraîner une baisse significative de la motivation et des performances. On constate aussi une perte de motivation ou d’intérêt pour le travail ou d’autres activités
  • Luttes persistantes: Les personnes atteintes de ce syndrome ont beaucoup plus de difficultés que les autres à surmonter les obstacles qui se dressent devant elles.
  • Sentiment d’inutilité: Les personnes atteintes du burn-out peuvent avoir l’impression que rien ne change même si elles font des efforts considérables pour améliorer la situation.
  • Difficultés relationnelles: Les personnes souffrant du burn-out peuvent perdre facilement patience avec les autres et adopter des comportements antisocial. Une irritabilité, une humeur dépressive ou des sautes d’humeur font partie des symptômes de la maladie.
  • Des troubles du sommeil, des maux de tête, des douleurs musculaires ou articulaires
  • Des comportements compulsifs, comme l’abus d’alcool ou de drogues

Ces symptômes peuvent apparaître progressivement et devenir de plus en plus sévères au fil du temps, jusqu’à ce que la personne atteigne un point de rupture émotionnelle et physique. Il est important de noter que le burn-out est une affection médicale reconnue, et que la consultation d’un professionnel de la santé est recommandée si l’on suspecte que l’on en souffre.

Quels sont les facteurs de risque du burn-out ?

burn-out Les facteurs de risque du burn-out incluent :

  • Stress: Une trop grande quantité ou une durée prolongée de stress peut augmenter le risque de développer un état d’épuisement professionnel.
  • Charge de travail: Une charge de travail excessive peut conduire à l’épuisement car le corps et l’esprit n’ont pas le temps de se régénérer.
  • Troubles psychologiques: Les personnes souffrant de troubles mentaux tels que la dépression ou l’anxiété sont plus susceptibles d’être touchées par le burn-out en raison du stress supplémentaire.
  • Situation sociale: Les personnes qui évoluent dans des milieux sociaux négatifs ou dysfonctionnels sont plus exposés au risque de burn-out, car elles manquent souvent de soutien et d’encouragement pour faire face aux exigences professionnelles.
  • Chronicité des problèmes émotionnels: Le sentiment constant d’insatisfaction, de désespoir et de frustration causés par des difficultés persistantes peut contribuer à un état d’épuisement professionnel.

Diagnostic et traitement du burn-out

Le burn-out est une maladie complexe qui nécessite un diagnostic approprié et une prise en charge spécifique pour permettre aux patients de retrouver leur motivation perdue. Cependant, il est important de noter que chaque cas ne requiert pas forcément un traitement médicamenteux car les interventions non médicamenteuses offrent souvent les meilleurs résultats.

Comment le burn-out est-il diagnostiqué ?

Le processus de diagnostic du burn-out commence généralement par une consultation avec un médecin ou un psychiatre, qui posera des questions sur l’historique personnel, la situation sociale et le mode de vie du patient. Une fois que le médecin aura recueilli suffisamment d’informations, il pourra effectuer un examen physique et passer en revue divers tests psychologiques standardisés afin d’identifier les symptômes associés au syndrome d’épuisement professionnel.

Que faire quand on souffre de burn-out ?

Si vous souffrez de burn-out, il est important de prendre des mesures pour prendre soin de vous et récupérer. Voici quelques étapes que vous pouvez prendre pour traiter le burn-out :

  • Reconnaître et accepter votre état de santé. Le burn-out est une maladie qui peut affecter n’importe qui, donc il n’y a pas de honte à admettre que vous avez besoin d’aide.
  • Prendre du repos et faire une pause de votre travail ou de toute autre activité stressante qui contribue à votre état de stress.
  • Consulter un professionnel de la santé mentale, comme un psychologue ou un psychiatre, pour obtenir un soutien et des conseils professionnels. Vous pouvez également parler à votre médecin de famille.
  • Établir des limites claires pour vous-même, en apprenant à dire non aux demandes excessives et en trouvant un équilibre entre le travail et les loisirs.
  • Pratiquer des activités relaxantes et des techniques de gestion du stress, comme la méditation, le yoga, la respiration profonde, la relaxation musculaire progressive, etc.
  • Engager des changements durables dans votre vie et votre environnement professionnel pour prévenir la récurrence du burn-out, tels que la mise en place de limites de travail raisonnables, l’amélioration de la communication avec les collègues et les supérieurs, etc.

Il est important de prendre des mesures pour réduire le stress et les facteurs de risque de burn-out au travail, tels que la surcharge de travail, les délais serrés, le manque de soutien et de reconnaissance, etc. Cela inclut la mise en place de limites de travail raisonnables, la recherche de soutien et de conseils professionnels, la participation à des programmes de gestion du stress et l’amélioration de la communication avec les collègues et les supérieurs.

Quelle est la durée moyenne d’un arrêt de travail pour burn-out ?

La durée de l’arrêt de travail pour burn-out peut varier de quelques semaines à plusieurs mois.

Selon une étude de l’Assurance Maladie en France, la durée moyenne d’un arrêt de travail pour épuisement professionnel était de 134 jours en 2018. Cela représente plus de quatre mois d’absence au travail.

Prévention du burn-out

Prévention du burn-out La prévention demeure le meilleur remède contre le syndrome d’épuisement professionnel. Bien qu’il soit souvent difficile d’empêcher complètement le burn-out, diverses mesures peuvent être prises pour minimiser les risques.

Quels sont les moyens de prévenir le burn-out ?

Il existe plusieurs façons d’aider une personne à prévenir ou à minimiser son risque de burn-out :

  • Changement des attentes vis-à-vis du travail: Il est important de reconnaître qu’une personne ne peut pas accomplir un travail infini sans se ressentir. Il est donc essentiel que les employés adaptent leurs attentes face au travail afin de limiter l’impact nocifs sur la santé mentale.
  • Gestion du stress: La pratique de techniques de gestion du stress telles que la respiration profonde, le yoga, la méditation et l’activité physique peut aider à maintenir un niveau acceptable de stress.
  • Réaménagement des horaires: Une meilleure planification et la réduction des heures supplémentaires pourraient aider les personnes à éviter l’accumulation de fatigue causée par le surmenage.
  • Repos adéquat: Il est important de prendre suffisamment de repos pour permettre au corps et à l’esprit de se régénérer, sinon ils risquent d’être affaiblis et plus exposés au burn-out.
  • Exercice régulier: L’exercice peut aider à améliorer l’humeur et contribuer à maintenir une bonne santé physique et mentale qui résisteront mieux aux exigences quotidiennes.

Comment les organisations peuvent-elles prévenir le burn-out ?

Les organisations ont également un rôle primordial dans la prévention du burn-out. Elles doivent mettre en place des politiques visant à réduire ou à supprimer complètement les facteurs de risque susceptibles d’entraîner ce syndrome :

  • Mise en place d’une culture saine: Les organisations doivent encourager une atmosphère positive et inclusives qui favorise la collaboration entre les membres et mette l’accent sur des objectifs communs plutôt que sur des performances individuelles.
  • Aménagement des horaires: Les employeurs devraient limiter les heures supplémentaires excessives pour assurer un équilibre entre le travail et la vie personnelle des employés.

Conclusion

Il est important de noter que la guérison du burn-out prend du temps et nécessite un traitement professionnel à long terme. Si vous pensez souffrir de burn-out, il est recommandé de consulter un professionnel de la santé mentale pour obtenir un soutien et des conseils personnalisés.

Notez qu’il existe deux autres risques psychosociaux dont on parle moins, le bore-out et le brown-out qui peuvent aussi nuire à la santé des travailleurs.

Le suicide sur le lieu de travail ou karojisatsu

2023-03-10T11:40:20+01:00Psychologie|

Le suicide sur le lieu de travail est un phénomène préoccupant. Le constat est interpellant : les suicides au travail ont augmenté dans de nombreux pays ces dernières années, ce qui témoigne de l’importance de prendre des mesures pour prévenir les risques psychosociaux au travail.

Le suicide sur le lieu de travail

Les suicides au travail peuvent être associés à plusieurs facteurs de risque, notamment :

  • Le stress lié au travail : Les travailleurs peuvent être soumis à des niveaux de stress élevés en raison d’une surcharge de travail, de pressions pour atteindre des objectifs, de conflits avec des collègues ou des supérieurs, de l’insécurité de l’emploi, de conditions de travail difficiles, etc.
  • Les troubles mentaux : Les travailleurs souffrant de troubles mentaux, tels que la dépression, l’anxiété, le trouble bipolaire ou le trouble de stress post-traumatique, peuvent être plus susceptibles de se suicider sur leur lieu de travail. Il faut souligner que les troubles mentaux peuvent découler d’une absence de gestion et de prévention des risques psychosociaux par l’employeur.
  • Les facteurs personnels : Les facteurs personnels, tels que les antécédents de traumatismes, les problèmes de santé mentale ou les difficultés financières, peuvent également augmenter le risque de suicide sur le lieu de travail.
  • Les facteurs organisationnels : Les facteurs organisationnels, tels que le harcèlement, la discrimination, les restructurations, les licenciements ou la culture d’entreprise, peuvent également avoir un impact sur le bien-être mental des travailleurs et augmenter le risque de suicides sur le lieu de travail.

Qu’est-ce que le karojisatsu ?

karojisatsu Le terme « karojisatsu » est un mot japonais qui signifie littéralement « suicide du travail« . Il fait référence à un phénomène où les travailleurs japonais se suicident en raison du stress et de la pression associés à leur travail.

Le karojisatsu est souvent associé à une culture du travail intense au Japon, où les travailleurs sont souvent appelés à travailler de longues heures et à faire preuve d’un dévouement extrême envers leur entreprise. Les pressions associées à ce mode de travail peuvent inclure des heures de travail excessives, des délais serrés, des responsabilités accrues, des conflits de travail, des harcèlements, des discriminations et des attentes irréalistes de la part des employeurs.

Le phénomène du karojisatsu est devenu une préoccupation majeure pour le gouvernement et les organisations de travail au Japon. Des enquêtes ont montré que le taux de suicide chez les travailleurs japonais est significativement plus élevé que dans d’autres pays développés, et que le stress lié au travail est un facteur important de ces suicides.

Les autorités japonaises ont pris des mesures pour tenter de remédier à cette situation, notamment en encourageant une culture du travail plus équilibrée et en introduisant des réglementations pour limiter les heures de travail et encourager les employeurs à prendre en compte la santé mentale de leurs employés. Les suicides au travail et le phénomène du karojisatsu reste un problème majeur pour la société japonaise. Cela montre l’importance de prendre en compte les risques psychosociaux associés au travail.

Le karojisatsu existe-t-il en Belgique ou en France ?

Le phénomène du karojisatsu est souvent associé à la culture de travail japonaise. Pourtant des situations similaires se produisent dans d’autres pays, y compris en Belgique et en France.

Selon une étude menée par l’Université de Gand en 2019, en Belgique environ 7 % des travailleurs belges ont déjà pensé à se suicider à cause de leur travail et 1 % ont déjà fait une tentative de suicide.

En France, on doit penser au karojisatsu lorsque des travailleurs sont soumis à des pressions extrêmes au travail et peuvent en arriver à se suicider. Le stress lié au travail est également un problème important en France, où les taux de dépression et d’anxiété liés au travail sont relativement élevés.

Ces phénomènes mettent en évidence les risques psychosociaux liés au travail dans les pays occidentaux, et l’importance de la prévention et de la gestion de ces risques pour protéger la santé mentale et le bien-être des travailleurs. Les entreprises et les gouvernements doivent prendre des mesures pour réduire le stress et les pressions liés au travail, et encourager une culture de travail saine et équilibrée.

Le suicide au travail, le cas France Telecom

Entre 2008 et 2009, 35 salariés de France Télécom se sont suicidés, dont certains sur leur lieu de travail. Ces suicides ont été associés à des conditions de travail difficiles, notamment des restructurations, des transferts forcés et des licenciements, ainsi qu’à une culture d’entreprise où les travailleurs étaient soumis à des niveaux de stress élevés et à des pressions pour atteindre des objectifs ambitieux.
On peut y voir des similitudes avec le phénomène du karojisatsu au Japon. Ces suicides ont été associés à des conditions de travail difficiles, notamment des restructurations, des transferts forcés et des licenciements, ainsi qu’à une culture d’entreprise où les travailleurs étaient soumis à des niveaux de stress élevés et à des pressions pour atteindre des objectifs ambitieux.

Les enquêtes menées après les suicides ont révélé que certains employés de France Télécom avaient été confrontés à des harcèlements, des discriminations et des intimidations de la part de leurs supérieurs, et que les conditions de travail étaient devenues insupportables pour certains d’entre eux.

Cependant, il convient de noter que le contexte économique, culturel et social de la France est différent de celui du Japon, et que les raisons sous-jacentes aux suicides à France Télécom peuvent être spécifiques à cette entreprise et à sa culture organisationnelle.

Malgré ces différences, les suicides à France Télécom ont mis en évidence l’importance de la prévention des risques psychosociaux au travail, ainsi que la nécessité d’assurer un environnement de travail sain et sécurisé pour les travailleurs. Les entreprises et les gouvernements doivent prendre des mesures pour prévenir les pressions excessives, les harcèlements et les discriminations sur le lieu de travail, ainsi que pour soutenir les travailleurs en cas de difficultés liées au travail.

suicide sur le lieu de travail

Que devrait faire un employeur pour éviter les suicides sur le lieu de travail ?

Pour éviter les suicides sur le lieu de travail, les employeurs peuvent prendre plusieurs mesures préventives. Voici quelques exemples :

  • Créer un environnement de travail sain : Les employeurs peuvent promouvoir un environnement de travail sain en veillant à ce que les travailleurs disposent des ressources et des outils dont ils ont besoin pour effectuer leur travail de manière efficace. Cela peut inclure des formations en gestion du stress, des pauses régulières, des horaires de travail flexibles et une communication ouverte.
  • Identifier et gérer les facteurs de risque : Les employeurs doivent être conscients des facteurs de risque qui peuvent affecter la santé mentale de leurs travailleurs, tels que le stress, le harcèlement et la discrimination. Ils peuvent mettre en place des mesures pour prévenir ces risques, comme des politiques de tolérance zéro pour le harcèlement et la discrimination, des canaux de communication pour signaler les problèmes de santé mentale et des programmes d’assistance aux employés.
  • Offrir des ressources pour la santé mentale : Les employeurs peuvent offrir des ressources pour la santé mentale, comme des programmes d’aide aux employés, des séances de thérapie ou de coaching en santé mentale et des groupes de soutien pour les travailleurs en difficulté.
  • Encourager la communication : Les employeurs peuvent encourager la communication ouverte et honnête entre les travailleurs et la direction, afin de faciliter la résolution des problèmes et de renforcer la confiance des travailleurs envers l’organisation.

Le travail peut tuer, le Karoshi

Malheureusement, il n’y a pas que le karojisatsu. De mauvaises conditions de travail peuvent aussi tuer. C’est ce que les japonais appellent le Karoshi.

Le karoshi est un terme japonais qui signifie littéralement « mort par excès de travail ». Il s’agit d’un phénomène où les travailleurs japonais meurent soudainement d’épuisement, de maladie cardiaque, d’accidents vasculaires cérébraux, ou de suicides liés au stress et à la pression excessive au travail. Le karoshi est souvent associé à une culture du travail intense et à des horaires de travail très longs au Japon, où les travailleurs sont souvent poussés à travailler des heures supplémentaires non rémunérées pour démontrer leur loyauté envers leur entreprise.

Le karoshi a été reconnu comme une cause de décès officielle au Japon dans les années 1980, et depuis lors, des mesures ont été mises en place pour limiter les heures de travail et promouvoir un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Le phénomène du karoshi persiste toujours au Japon et reste un sujet de préoccupation pour les travailleurs et les autorités compétentes.

Conclusion

Il est important pour les employeurs de reconnaître l’impact potentiellement dévastateur des risques psychosociaux au travail et de prendre des mesures pour protéger la santé mentale de leurs travailleurs. En offrant un soutien adéquat et en promouvant un environnement de travail sain, les employeurs peuvent aider à prévenir les suicides sur le lieu de travail et à promouvoir un environnement de travail sain et équilibré pour tous.

L’effet de gel du côté harcelé et du côté harceleur au travail

2023-03-10T20:58:32+01:00Psychologie|

L’effet de gel est une théorie en psychologie qui peut expliquer une partie du comportement de la personne harcelée et de celui du ou des personnes auteurs des faits de harcèlement au travail. Explications !

Qu’est-ce que l’effet de gel en psychologie ?

effet de gel

L’effet de gel en psychologie est le phénomène selon lequel les individus ont tendance à s’engager de façon croissante dans un projet ou une situation en réponse à des investissements initiaux conséquents.

L’effet de gel se produit généralement parce que les personnes veulent justifier leurs décisions ou leurs investissements précédents en poursuivant l’engagement. L’attitude est la même indépendamment que l’engagement initial ait été une bonne ou mauvaise décision. Ce comportement entraîne un engagement persistant dans des actes ou des situations coûteuses, inutiles ou même défavorables. Cela entraîne une perte de temps, d’énergie et d’argent.

L’effet de gel peut-il servir d’outil d’analyse à une situation de harcèlement au travail ?

L’effet de gel peut aider à comprendre le salarié qui reste dans l’organisation malgré des actes dommageables pour sa santé, sa vie privée et ses finances et malgré qu’il soit pousser à la démission. Il explique aussi, au moins en partie, pourquoi les harceleurs poursuivent les faits constitutifs de harcèlement.

L’effet de gel et la personne harcelée

effet de gel demissionDans le contexte du harcèlement au travail, l’effet de gel peut expliquer pourquoi les victimes de harcèlement peuvent avoir du mal à quitter leur emploi malgré les conséquences négatives pour leur santé mentale et physique. En effet, les victimes peuvent se sentir obligées de justifier leurs choix précédents de rester au travail et peuvent donc poursuivre leur engagement dans leur emploi malgré le harcèlement, même si cela a des conséquences défavorables. Il est important de noter que l’effet de gel ne doit pas être utilisé pour excuser ou minimiser le harcèlement, mais plutôt pour comprendre les défis auxquels les victimes peuvent faire face lorsqu’elles cherchent à quitter une situation difficile.

Les harceleurs ou harceleuses et l’effet de gel ?

Les personnes qui harcèlent au travail peuvent également être sous l’emprise de l’effet de gel. Elles peuvent poursuivre leur comportement de harcèlement malgré les conséquences négatives pour elles et pour leurs victimes, car elles se sentent obligées de justifier leurs décisions ou leurs investissements précédents en continuant ce comportement. Cela peut être causé par des croyances ou des attitudes erronées, un désir de contrôle ou de pouvoir, ou d’autres facteurs psychologiques. Il faut aussi préciser que l’effet gel ne justifie pas non plus le comportement d’un harceleur. Prenez les dispositions qu’il faut lorsque vous êtes victime d’harcèlement.

Quelle est la différence entre l’effet de gel et l’escalade d’engagement ?

L’effet de gel et l’escalade d’engagement sont des phénomènes similaires mais distincts qui peuvent affecter les comportements d’une personne.

L’effet de gel décrit la tendance d’une personne à persister dans une situation, malgré des informations nouvelles ou des résultats décevants, en raison de l’investissement déjà effectué dans cette situation. La personne ne veut pas admettre qu’elle a commis une erreur et cela la conduit à poursuivre des comportements inappropriés.

L’escalade d’engagement se produit lorsqu’une personne continue à investir dans une situation malgré des informations négatives ou des résultats décevants. Elle diffère de l’effet de gel dans les raisons de la poursuite du comportement. Cette poursuite est ici motivée par un désir de sauver son propre ego, de ne pas admettre son erreur ou de ne pas perdre la face. L’escalade d’engagement peut entraîner une personne à augmenter son engagement dans une situation, même si cela peut être négatif pour elle.

Il existe aussi l’effet bystander qui à la différence de l’effet gel soumets la victime à un phénomène de double harcèlement; c’est à dire tant chez son bourreau initial que chez la personne à qui elle se confie.

 

Pourquoi le harcèlement ne s’arrête pas ? Explications basées sur la psychologie

2023-03-10T20:58:39+01:00Psychologie|

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles une personne peut continuer à harceler une autre au travail malgré les conséquences négatives aussi bien pour les harceleurs que la personne harcelée que pour l’organisation tout entière. Que ce soit par le patron ou/et par les collègues, le harcèlement en continue est dangereux. Il peut avoir de graves impacts sur la vie de la victime. Voyons comment expliquer la poursuite de comportements harcelants au travail au travers de concepts de psychologie.

Les théories qui peuvent expliquer la poursuite du harcèlement : escalade d’engagement, biais de confirmation, ancrage et entêtement cognitif

Les théories de la psychologie que sont l’escalade d’engagement, le biais de confirmation, l’ancrage et l’entêtement cognitif sont toutes des concepts importants des sciences qui étudient les comportements et donc potentiellement le harcèlement au travail. Elles qui concernent la façon dont les individus perçoivent et traitent l’information. Voici une brève description de chacune de ces théories:

  • Escalade d’engagement: L’escalade d’engagement est le processus par lequel une personne s’investit de plus en plus dans une situation ou une décision, malgré les signaux d’avertissement ou les indicateurs de doute ou de malaise.
  • Biais de confirmation: Le biais de confirmation est la tendance des individus à rechercher, interpréter, mémoriser et rappeler des informations qui confortent leurs croyances, opinions et hypothèses existantes, plutôt que celles qui les remettent en question.
  • Ancrage: L’ancrage est une stratégie cognitive consistant à s’appuyer sur une information donnée pour évaluer une question incertaine. Les personnes sont influencées par un point de référence initial, appelé ancre, qui peut orienter leur perception et leur estimation des valeurs ultérieures.
  • Entêtement cognitif ou syndrome de la tête de mule: L’entêtement cognitif est la tendance à rester attaché à ses croyances, opinions ou hypothèses, même lorsque les preuves contraires sont présentes.

Qu’est-ce que l’escalade d’engagement en psychologie

escalade d-engagementL’escalade d’engagement est un concept en psychologie qui se réfère à la tendance des individus à poursuivre un comportement malgré des conséquences négatives ou des signaux d’avertissement. Cela peut se produire lorsqu’une personne a investi du temps, de l’énergie ou de l’argent dans un projet ou une activité et qu’elle se sent obligée de continuer malgré des obstacles ou des résultats défavorables. L’escalade d’engagement peut mener à des décisions irrationnelles et peut également entraîner un gaspillage de ressources et un stress émotionnel accru.

L’escalade d’engagement peut-elle amener à poursuivre des actes constitutifs de harcèlement au travail ?

L’escalade d’engagement est un phénomène où une personne continue à investir temps, énergie et ressources dans une situation, même si elle sait que cela peut être négatif pour elle. Dans le contexte du harcèlement au travail, une personne peut continuer à harceler une autre personne, car elle se sent investie dans la situation et croit qu’elle doit poursuivre ses actions pour obtenir le résultat désiré.

Cela peut également être motivé par un désir de ne pas perdre la face ou de sauver son propre ego.

Qu’est-ce que le biais de confirmation ?

La théorie du biais de confirmation explique que les individus peuvent avoir du mal à reconnaître leurs erreurs. Ce phénomène se produit lorsque nous sommes plus enclins à rechercher, interpréter, mémoriser et rappeler des informations qui confortent nos croyances, opinions et hypothèses existantes, plutôt que celles qui les remettent en question. Ce biais peut rendre difficile la reconnaissance de nos erreurs, car nous sommes souvent trop investis dans nos opinions et croyances pour les remettre en question de manière objective.

Impact du biais de confirmation sur le harcèlement au travail

Le biais de confirmation peut amener à poursuivre des actes constitutifs de harcèlement au travail en conduisant une personne à ne pas reconnaître ou à minimiser les comportements inappropriés et à justifier leur propre comportement ou celui d’autres personnes. Cela peut également rendre une personne plus réceptive aux excuses ou aux justifications pour ce type de comportement. Ce qui peut les amener à tolérer ou à ignorer des comportements qui sont en réalité harcelants et qui peuvent à la longue débouchés sur des violences psychologiques. Il est important de travailler pour surmonter ce biais et de prendre en compte les perspectives et les expériences des autres pour prévenir le harcèlement au travail.

La perception erronée d’un individu peut-elle servir d’ancrage en cas de harcèlement au travail ?

Si une personne a une perception erronée de la situation ou de la conduite d’une autre personne, cela peut influencer sa propre conduite et ses actions. Par exemple, si une personne perçoit une autre personne comme hostile ou manipulatrice, elle peut réagir de manière défensive ou agressive à son tour. Cela peut entraîner une escalade de la situation et renforcer la perception erronée initiale. Dans ce cas, l’ancrage peut conduire à un cercle vicieux de comportements hostiles comme du harcèlement et à un environnement de travail toxique.

Qu’est-ce que l’entêtement cognitif ?

Le syndrome de la tête de mule ou entêtement cognitif décrit un comportement où une personne persiste dans ses opinions, croyances ou actions, même lorsque cela est contraire à l’évidence ou aux conseils des autres. Cela peut être motivé par un désir de paraître compétent, un sentiment d’investissement personnel dans une situation, une méfiance envers les opinions des autres, ou un désir de ne pas admettre son erreur.

L’entêtement cognitif se produit lorsqu’une personne persiste dans ses croyances ou opinions malgré des preuves solides qui les contredisent. L’entêtement cognitif peut être influencé par des facteurs tels que :

  • l’identification personnelle avec les opinions,
  • la réputation personnelle,
  • le désir de ne pas admettre son erreur,
  • la méfiance envers les opinions des autres,
  • l’aversion à l’incertitude.

Il peut avoir des conséquences négatives sur la prise de décision et la communication interpersonnelle.

L’entêtement cognitif peut-il amener un manager à prendre parti contre une personne victime de harcèlement au travail ?

Pourquoi le harcèlement ne s'arrête pasDans le contexte du harcèlement au travail, le syndrome de la tête de mule peut amener une personne à persister dans des comportements harcelants, même si elle est informée des conséquences négatives pour les autres ou pour elle-même.

Si le manager a des croyances qui sont en désaccord avec les accusations de harcèlement, il peut être tenté de faire preuve d’entêtement cognitif et de rejeter ces accusations, même si elles sont étayées par des preuves solides.

Cela peut également se produire si le manager a développé une relation étroite avec l’agresseur ou a des motivations personnelles ou professionnelles qui le poussent à défendre les actions de l’agresseur.

Il est important que les managers soient conscients de cet effet et se tiennent à l’écart de tout biais qui pourraient nuire à une enquête impartiale sur les accusations de harcèlement au travail. Les politiques et les procédures en matière de harcèlement doivent être mises en place pour garantir une enquête impartiale et équitable pour toutes les parties impliquées. La grille de Leymann peut également être d’une grande aide.

Conclusion

Ces théories montrent comment les croyances, opinions et hypothèses peuvent influencer la façon dont les individus perçoivent et traitent l’information. Elle démontre aussi comment ces influences peuvent entraîner des comportements persistants de harcèlement au travail par des harceleurs qui s’ignorent.

L’effet Bystander et la conformité sociale ont un impact sur les faits de harcèlement au travail

2023-03-10T20:58:53+01:00Psychologie|

Une personne harcelée ou victime de violence psychologique au travail se pose souvent des questions par rapport à ses collègues. En effet, elle s’attend à avoir de l’aide mais n’en reçoit que rarement parfois pas du tout. Plus catastrophique encore, certains collègues font pire que de rester passifs, il deviennent aussi des harceleurs ou harceleuses.  Et ainsi, le cycle de l’harcèlement poursuit son bonhomme de chemin sans s’arreter. Deux effets bien connus en psychologie expliquent ces attitudes : L’effet Bystander et la conformité sociale.

La conformité sociale ou effet de groupe

conformite socialeEn psychologie et en sociologie, l’effet de groupe est appelé conformité sociale.

Qu’est-ce que la conformité sociale ?

La conformité sociale est le phénomène par lequel les individus adoptent les :

  • comportements,
  • attitudes,
  • valeurs,
  • normes

d’une société donnée pour se conformer à la norme sociale et être accepté par leur groupe social. La conformité sociale peut être influencée par divers facteurs tels que la peur du rejet, le désir d’être apprécié, le besoin de faire partie d’un groupe, etc.

La conformité sociale peut-elle inciter des personnes à commettre des faits de harcèlement au travail ?

La conformité sociale peut inciter des personnes à commettre des faits de harcèlement au travail. La pression exercée par le groupe peut amener certaines personnes à adopter des comportements qui vont à l’encontre de leurs convictions personnelles, y compris des comportements de harcèlement envers d’autres personnes au travail.

Un employeur devrait sensibiliser les gens aux conséquences néfastes de la conformité sociale dans ce type de situations et de promouvoir un environnement de travail respectueux pour tous les travailleurs.

Comment fonctionne la conformité sociale dans une situation de harcèlement au travail ?

La Triade sombre ou Triade noire un profil de harceleur ou harceleuse

2023-03-10T20:59:06+01:00Psychologie|

Peut-être vous est-il arriver d’être confronté dans votre travail à une personne qui fait passer ses objectifs personnels avant le bien-être des autres et qui parfois même joue le rôle d’harceleur. Une fois qu’elles ont pris une décision, elles la mettent en œuvre sans se soucier des conséquences. Elles y parviennent souvent avec une facilité déconcertante par rapport à d’autres personnes, non seulement parce qu’elles le font intelligemment, mais aussi parce que personne ne les arrête. Le manque de décence d’un petit nombre de personnes conduit à la réussite précisément parce que tous les autres sont trop décents. Ces personnes ont probablement une personnalité qui correspond à la triade sombre ou triade noire.

Qu’est la Triade sombre ou Triade noire ?

triade sombreLa Triade sombre ou Triade noire est un modèle de personnalité qui inclut les traits de personnalité :

  • de psychopathe,
  • de machiavélique,
  • de narcissique.

Les personnes ayant ces traits de personnalité sont souvent décrits comme manipulatrices, égocentriques, sans empathie et prêtes à tout pour atteindre leurs objectifs sans considération pour les conséquences pour les autres.

On parle aussi de psychologie noire 3t ou psychologie sombre 3T quand il est question de la triade sombre.

La psychopathie

C’est la plus sombre des trois facettes. Celui qui atteint ici des scores élevés est froid, impulsif et n’a pas peur. Cela rend le psychopathe particulièrement enclin à prendre des risques. Il ne craint pas les conséquences et le remords lui est étranger.

Le machiavélisme

Un haut degré de machiavélisme est avant tout un manipulateur, qui s’impose et qui n’a aucune compassion pour les autres. Parce que pour lui, la fin justifie les moyens, le machiavélique établit ses propres règles et, si nécessaire, dépasse les limites morales et légales.

Le narcissisme

Le narcissisme se caractérise par une forte exigence et une surestimation de soi. Les personnes qui ont un score élevé sont avides d’admiration et sensibles aux critiques, car elles remettent en question leur propre valeur.

Origine de la théorie de la triade sombre ?

La théorie de la Triade sombre ou Triade noire a été développée par les psychologues canadiens Delroy Paulhus et Kevin Williams de l’Université de Colombie-Britannique à Vancouver. Ils ont travaillé sur la psychopathie et ont découvert que certains individus présentaient des traits de personnalité associés à la psychopathie, ainsi qu’à d’autres troubles de la personnalité, tels que le narcissisme et le machiavélisme. Ils ont alors proposé le modèle de la Triade sombre pour décrire ces traits de personnalité de manière plus complète. La Triade sombre n’est cependant pas considérée comme un diagnostic clinique reconnu et doit être utilisée avec prudence en dehors d’un cadre de recherche rigoureux.

Souffre-t-on de la triade sombre ?

Paulhus et Williams soulignent que ces trois caractéristiques (de psychopathe, de machiavélique, de narcissique) sont présentes dans chaque individu à un certain degré, mais qu’elles sont généralement peu développées. Même ceux qui atteignent des niveaux extrêmes ne sont généralement pas encore remarquables au sens clinique du terme. Les personnes présentant des niveaux élevés de narcissisme, de machiavélisme et de psychopathie ne souffrent donc pas.

Au contraire, la triade obscure peut même favoriser grandement la progression dans la vie.

Impact sur le travail et les relations de travail

Des études montrent que les psychopathes en particulier utilisent volontiers le harcèlement moral comme stratégie au travail. Les narcissiques et les machiavéliques trichent plus souvent au travail en plagiant, en volant ou en commettant d’autres petites et grandes fraudes.

Une grande méta-analyse prenant en compte toutes les publications sur les sous-aspects : narcissisme, machiavélisme et psychopathie, de la triade sombre entre 1951 et 2011 montre que les personnes présentant de tels traits aiment non seulement utiliser la tromperie mais, dans le cas du machiavélisme et de la psychopathie, ont également des performances mesurables inférieures aux autres.

Les personnes de la triade noire s’en sortent donc très bien avec leur stratégie : elles font très peu et obtiennent beaucoup en retour au détriment des autres.

Les personnalités de type triade noire ne se révèlent pas immédiatement

Si vous saviez dès le départ à quoi vous attendre avec une personne de la triade sombre, vous voudriez vous en tenir éloigné. Lorsque le charme superficiel s’estompe, on ressent de plus en plus l’agressivité et l’égocentrisme de ces personnes. En général, plus on les connaît, moins on les aime.

Mais avant d’en arriver là, les personnes de la triade obscure ont souvent déjà fait beaucoup de mal. Elles ont le don de manipuler les autres, de telle sorte que pendant longtemps, on ne s’en rend pas compte.

Comme elles s’y prennent habilement, ces personnes parviennent à contourner tous les obstacles. Souvent, elles ne laissent pas de traces car elles peuvent aussi agir dans l’ombre et passer inaperçues.

Explications de la triade sombre en vidéo

Quel est le profil d’un harceleur au travail ?

2023-03-10T21:00:20+01:00Psychologie|

Existe-t-il un profil de harceleur ? Quand on analyse plusieurs situations de harcèlement moral au travail, on voit que les harceleurs peuvent avoir des profils très divers.

Parfois les circonstances peuvent amener une personne à adopter des comportements de harcèlement. Il est donc difficile voire impossible de donner un profil. Dans la suite de cet article, nous allons expliquer ce qui rend plus probable chez une personne d’avoir le profil d’une harceleur au travail.

Le profil socio-démographique du harceleur

Sur base du profil socio-démographique d’une personne, il est impossible d’estimer ses prédispositions à devenir un harceleur. Les harceleurs peuvent venir de tous les milieux socio-démographiques et professionnels.

Le genre, les harceleurs sont-ils plus souvent des hommes ?

En matière de harcèlement moral au travail, les harceleurs sont des personnes toxiques. Ils peuvent être des hommes ou des femmes, le patron ou les collègues, contrairement aux idées pré-conçues il est difficile voire impossible d’affirmer de façon étayée que les hommes harcèlent plus que les femmes. L’auteur de cet article sur le site cairn.info déclare :

« J’ai eu l’occasion de sélectionner du seul point de vue de l’intérêt juridique et sans penser à mal douze cas. Je constate que en dehors d’un cas collectif, les onze autre cas se répartissent entre six hommes et cinq femmes.

Peut-on en tirer statistiquement un quelconque enseignement ? Certainement pas.« 

Le genre joue, par contre, un rôle en ce qui concerne les victimes de harcèlement.

Le niveau d’éducation ne permet pas de définir un profil de harceleur

On ne constate pas de corrélation entre le niveau socio-économique ou d’éducation d’une personne et sa capacité à harceler. Les harceleurs peuvent être des employés, des managers ou des dirigeants d’entreprise voire un simple collègue.

Ne pas généraliser un profil de harceleur sur base de critères socio-démographiques

Il est important de ne pas généraliser et de ne pas stigmatiser une personne en se basant sur des préjugés et des suppositions.

Les traits de caractère ou de personnalité d’une personne harceleuse

profil-harceleur-travailPour savoir si une personne est une harceleuse en puissance, il faut plutôt s’attarder à ses caractéristiques individuelles. En effet, certains traits de caractère et comportements peuvent être plus fréquents chez les harceleurs. Plusieurs facteurs peuvent entrer en compte pour expliquer le harcèlement au travail. Il faut prendre en considération l’ensemble de ces facteurs pour comprendre l’origine du comportement d’un harceleur.

Le besoin de contrôler et de dominer les autres

Les personnes ayant ce profil ont tendance à avoir une personnalité qui corresponds à la triade sombre. Ils peuvent être extrêmement exigeantes et critiques envers les autres, et ont souvent des comportements autoritaires et agressifs.

Le principe de Peter et l’incompétence

Une personne qui se sent incompétente dans son travail peut être encline à harceler les autres non stop sans arrêt juste pour cacher son incompétence. Certaines personnes peuvent utiliser le harcèlement comme moyen de dissimuler leur complexe d’infériorité.

Une personne qui se sent incompétente dans son travail peut se sentir menacée par les compétences et les réalisations de ses collègues. Elle risque alors de les harceler pour essayer de les diminuer ou de les faire paraître incompétents.

Une personne qui se sent incompétente dans son travail peut aussi se sentir menacée par les suggestions ou les idées des autres. Les harceleurs peuvent être sur la défensive et réagir violemment aux remarques ou aux suggestions des autres.

Toutes les personnes qui se sentent incompétentes dans leur travail ne sont heureusement pas des harceleurs en puissance.

La jalousie peut-elle être une motivation pour harceler au travail ?

La réponse est oui. La jalousie peut être une motivation pour harceler au travail. La jalousie peut amener certaines personnes à agir de manière hostile ou agressive envers les personnes qu’elles perçoivent comme des rivaux ou des menaces pour leur statut ou leur position au sein de l’entreprise.

Ce ressenti dans le chef de la personne harceleuse peut prendre la forme :

  • de harcèlement verbal ou physique,
  • d’intimidation,
  • de discrimination.

L’impulsivité

Les harceleurs sont parfois simplement des personnes qui ont des difficultés à gérer leurs émotions. Ils peuvent être impulsifs, colériques et peu enclins à faire preuve d’empathie.

L’effet de groupe peut-il amener une personne à devenir un harceleur

Là encore, l’effet de groupe doit être considéré comme un élément déclencheur ou amplificateur de fait de harcèlement commis par certaines personnes. L’effet de groupe peut amener une personne à devenir un harceleur.

On parle d’effet de groupe quand des personnes se sentent plus à l’aise pour agir de manière agressive ou inappropriée quand elles appartiennent à un groupe plutôt que seules. Les individus peuvent se sentir encouragés ou incités à harceler une personne en raison de la présence voire de l’appui d’autres personnes surtout s’il s’agit de leur hiérarchie. Les individus se sentent protégés par le groupe et croient qu’ils ne seront pas tenus responsables de leurs actions.

L’inimitié envers quelqu’un

Il suffit parfois simplement que vous « ne reveniez pas » à une personne pour que celle-ci vous harcèle. La simple détestation d’une personne peut amener à la harceler au travail. La haine d’une personne peut conduire à des comportements hostiles ou violents envers elle, y compris le harcèlement.

Conclusion

Il est important de noter que le harcèlement n’est pas nécessairement motivé par des émotions négatives comme la haine ou la jalousie, mais cela peut être un facteur qui contribue à ces comportements.

En général, le harcèlement moral au travail systémique ou mobbing nécessite, pour s’installer, que différentes personnes avec différents profils de harceleur y prennent part.

Le faux en écritures, un moyen pour avoir justice en cas de harcèlement ?

2023-03-10T20:46:41+01:00Conseils et analyses|

Le harceleur est souvent un manipulateur et il n’est pas rare qu’il mente. Il a souvent réussi a rassembler autour de sa personne des complices qui l’aident activement ou passivement à harceler ses victimes.

En Belgique, toute personne qui s’estime harcelée peut entamer une demande d’intervention formelle. Ne vous faites pas d’illusion, dans la plupart des cas cela ne mettra pas fin au harcèlement .. pire, cela va renforcer votre harceleur ! Mais l’ « avis » et les recommandations sont regroupés dans un document qu’il peut être utile de consulter car il peut contenir des faux en écritures. Les textes légaux prévoient que vous ne pouvez avoir l’avis que si vous avez l’intention d’entamer une procédure judiciaire. Donc, pour l’obtenir, contactez votre employeur et demandez l’avis en vue d’une telle procédure. Si votre employeur fait obstruction, contactez le Contrôle du Bien-être au travail de votre région.

Harcèlement et faux en écriture

Le harceleur adore la communication orale car il peut toujours mentir et nier ce qui lui est reproché. De même, si la personne harcelée ne sait pas prouver avec des écrits les faits de harcèlement, elle est à la merci de témoins… et quand vous êtes harcelé, il est compliqué d’avoir des personnes qui témoignent pour vous tandis que les témoignages pour le harceleur vont se bousculer au portillon. Souvent le harceleur a un ascendant hiérarchique et se faire complice laisse entrevoir des avantages divers que ce soit au niveau des promotions, des horaires de travail, etc.

Mentir n’est hélas pas un délit … par contre le faux en écriture en est un !

La nuance est la suivante :

faux-ecritures-harcelementUne personne, disons Mr X, dit Madame UneTelle a fait cela et ce n’est pas vrai.

  • Si un écrit dit Mr X a déclaré que Mme UneTelle a fait cela, il ne peut pas s’agir d’un faux.
  • Par contre si, l’auteur de l’écrit rédige en se basant sur le témoignage : Madame une Telle a fait cela, cela constitue un faux, à condition de pouvoir prouver l’altération de la vérité bien sûr.

Dans le code pénal en Belgique, divers articles sont consacrés aux FAUX.

  • Article 193 : « Le faux commis en écritures,en informatique ou dans les dépêches télégraphiques, avec une intention frauduleuse ou à dessein de nuire, sera puni conformément aux articles suivants.« 

  • Article 194 : « Tout fonctionnaire ou officier public qui, dans l’exercice de ses fonctions, aura commis un faux,Soit par fausses signatures,Soit par altération des actes, écritures ou signatures,Soit par supposition de personnes,Soit par des écritures faites ou intercalées sur des registres ou d’autres actes publics, depuis leur confection ou clôture,Sera puni de la réclusion de dix ans à quinze ans.« 

  • Article 195 : « Sera puni de la réclusion de dix ans à quinze ans, tout fonctionnaire ou officier public qui, en rédigeant des actes de son ministère, en aura dénaturé la substance ou les circonstances,Soit en écrivant des conventions autres que celles qui auraient été tracées ou dictées par les parties,Soit en constatant comme vrais des faits qui ne l’étaient pas.« 

  • Article 196 : « Seront punies de réclusion de cinq ans à dix ans les autres personnes qui auront commis un faux en écritures authentiques et publiques, et toutes personnes qui auront commis un faux en écritures de commerce, de banque ou en écritures privées,Soit par fausses signatures,Soit par contrefaçon ou altération d’écritures ou de signatures,Soit par fabrication de conventions, dispositions, obligations ou décharges ou par leur insertion après coup dans les actes,Soit par addition ou altération de clauses, de déclarations ou de faits que ces actes avaient pour objet de recevoir ou de constater.« 

Voici quelques informations :

Le faux peut aussi être intellectuel. Chacun matérialise le faux comme étant une fausse signature, surcharger un document, ajouter une clause, etc. Mais il existe aussi le faux intellectuel qui constitue une altération de la vérité. Si une personne met sur papier des choses qui sont contraire à la vérité, c’est une altération de la vérité.

Selon la situation et la qualité de la personne, le faux peut être qualifié différemment. Si c’est un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions, cela peut être un faux en écritures publiques et authentiques, si c’est dans un contexte qui n’est ni celui de la fonction publique, ni celui du commerce (fausse facture par exemple), nous pourrions être en présence d’un faux en écritures privées.

Comme le harcèlement est rarement reconnu et qu’il peut arriver que les harceleurs pour se disculper aient recours à des faux en écritures, cela peut être un moyen de défense pour les nombreuses personnes harcelées.

L’usage du faux par vos harceleurs

plainte faux en écritureL’article 197 du code pénal dit que « Dans tous les cas exprimés dans la présente section, celui qui aura fait usage de l’acte faux ou de la pièce fausse sera puni comme s’il était l’auteur du faux. »

Cela signifie que celui ou celle qui se sert du faux s’expose aussi à des sanctions pénales. Il est courant que le harceleur se serve de faux témoignages (écrits) ou de faux rapports ou avis. donc même si le faux n’a pas été établi par le harceleur, il est possible que le délit sont aussi avéré s’il s’en sert.

Soyez donc attentifs à distinguer le faux témoignage du faux en écriture ! Et si vous en constatez, réfléchissez à la pertinence d’aller en justice en portant plainte simplement à la police, ce qui est plus simple qu’au tribunal du travail !

Votre harceleur vous fait dormir dans le lit de Procuste

2023-03-10T20:35:11+01:00Conseils et analyses|

Souvent quand on est harcelé, on se demande : Pourquoi moi ? Une des explications est que, le ou les pervers, qui vous harcèlent, soient à l’image de Procuste le fils de Poseïdon. Explications !

Qu’est-ce que « Dormir dans le lit de Procuste » ?

harcelement-lit-procuste

source Marie-Lan Nguyen (User:Jastrow), 2007

Procuste fils de Poseïdon était en apparence serviable et gentil. Il était un fervent défenseur de l’égalité et nourrissait une haine féroce pour toute personne trop grande ou trop petite.

Il capturait donc des voyageurs qu’il installait dans son lit…. un peu comme sur la table de Dexter !

Le sort qu’il réservait à toute personne trop petite par rapport au lit était de la désarticuler afin de tirer sur ses membres pour qu’elle attrape une taille qui lui paraissait être dans le norme. Les plus grands, dont les membres dépassaient du lit, n’avaient pas un sort plus enviable, en effet Procuste coupait tous les membres qui dépassaient.

L’expression faire un lit de Procuste signifie donc des tentatives de standardiser tout le monde !

Les milieux où le conformisme règne le terreau pour faire un lit de Procuste

Dans certains milieux professionnels, le conformisme est mis d’application par tous les petits chefs et directeurs qui se prennent pour des Procustes.

En aucun cas, ils ne tolèrent des personnes qui dénotent. Si vous êtes dynamique, que vous êtes enthousiaste, que vous développez des projets et que vous êtes dans un environnement conformiste, tôt ou tard il est probable que l’on vous prépare un lit de Procuste. Mais pourquoi allez-vous dire ?

Si personne ne fait rien, il suffit qu’une seule personne travaille pour que cela se remarque

Chacun sait ou devine que dans certains milieux professionnels, les gens sont là pour regarder le temps s’écouler et recevoir son salaire à la fin du mois. Ces milieux sont composés de gens qui font semblant de s’agiter et qui, comble du ridicule, se plaignent d’être surmenés, alors qu’en réalité ils ne font rien, voire rien d’utile.

Ils font juste semblant et se donnent l’importance qu’ils pensent mériter. Bien souvent leur hiérarchie est issue du même sérail et tout ce petit monde s’entend à merveille.

Mais quand arrive, un nouveau membre du groupe social et que ce dernier s’implique s’engage et travaille, le contraste devient évident et la mascarade se fait jour.

Le « déviant » fini toujours dans le lit de Procuste

Cette personne devient alors la cible de tous, tant de la direction qui était bien flattée par une petite cours de gens oisifs que du troupeau de flatteurs qui vantent les mérites de la dite Direction. Un groupe se constitue alors pour éliminer l’intrus ou l’intruse.

Tout les moyens sont alors bons pour couper les membres de la personne harcelée qui se retrouve dans un lit de Procuste :

  • le dénigrement,
  • les agressions,
  • les remarques injustifiées,
  • les tâches inutiles,
  • etc.

Le groupe social uni se ligue contre l’intru qui est venu montrer que l’on pouvait réellement travailler et qui par ce fait a mis, bien involontairement, en évidence les carences de ses collègues et directeurs !

Le reflet de leur médiocrité

Vous connaissez surement des personnes qui vont toujours tout faire mais ne réalisent jamais rien. Le genre d’individus qui parlent beaucoup mais qui agissent peu.

Ces personnes se voient réaliser de grandes choses mais leur oisiveté les en empêche. Quand quelqu’un d’autre fait ce dont elles ont rêvé, cela les rend très mal à l’aise. Elles se mettent à envier la personne qui fait et elles supportent mal le contraste entre ce qu’elles voudraient faire ou être et leur réalité.

S’en suit une haine féroce qui s’établit contre la personne qui devrait servir d’exemple mais devient plutôt une cible de faits constitutifs de harcèlement.

Conclusion

Il est certain que parmi les lecteurs et lectrices du site, un nombre non négligeable a déjà du dormir dans un lit de Procuste. Si c’est le cas, l’environnement est tellement nécrosé que le harcèlement devient systémique vis à vis de ce type de profil. Pour s’en protéger, deux solutions : soit essayer de se détacher et relativiser, mais ce n’est pas souvent dans le caractère d’une personne impliquée, soit fuir car il est impossible de faire changer ces environnements toxiques où le harcèlement est systémique envers les personnes qui n’ont pas la « bonne taille ».

Le racisme dans l’enseignement et le monde professionnel ! Quand c’est plus facile de ne rien voir

2023-03-12T14:30:58+01:00Conseils et analyses|

En ce 21 mars, journée mondiale de la lutte contre le racisme, il est primordial d’être attentif lorsque nous y sommes confrontés à des faits pouvant en présumer. Dans chaque pays des lois ont été votées afin de sanctionner le racisme comme il se doit. Malgré tout, il existe encore trop de comportements racistes dans le monde professionnel mais aussi dans l’enseignement.

Les textes légaux contre le racisme en Belgique

21-mars-journee-lutte-racismeDivers textes légaux encadrent les actes de discrimination basés sur une prétendue race en Belgique :

  • Loi du 30 juillet 1981 tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme ou la xénophobie
  • La loi tendant à lutter contre certaines formes de discrimination du 10 MAI 2007 et mise à jour le 21-05-2019
  • Décret relatif à la lutte contre certaines formes de discrimination du 12 décembre 2008

Il est important de souligner qu’en matière de discrimination sur base d’un critère protégé que sont : la prétendue race, le handicap, le genre, les préférences sexuelles, … la charge de la preuve est inversée. Cela signifie que lorsque qu’un faisceau de présomptions est constitué, les auteurs des faits doivent prouver qu’ils n’ont pas agit avec des motifs discriminatoires.

Un travailleur qui se fait harceler dans un contexte de discrimination peut prétendre à une indemnisation doublée si il porte plainte pour harcèlement moral devant le tribunal du travail.

Les textes légaux contre le racisme en France

En France, les actes de discrimination basés sur une prétendue race sont encadrés par plusieurs textes légaux, notamment :

  • La loi n° 2001-1066 du 16 novembre 2001 relative à la lutte contre les discriminations : cette loi introduit dans le Code pénal un article 225-1 qui prévoit que « constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques sur le fondement de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de leur patronyme, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation sexuelle, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée ». Cette loi a également créé la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité (HALDE), devenue le Défenseur des Droits en 2011, qui est chargée de lutter contre toutes les formes de discrimination et de promouvoir l’égalité.
  • La loi n° 2004-1486 du 30 décembre 2004 portant création de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité : cette loi renforce les pouvoirs de la HALDE (devenue Défenseur des Droits) en matière de lutte contre les discriminations et prévoit notamment la possibilité de saisir le juge des référés en cas de discrimination manifeste.
  • La loi n° 2017-86 du 27 janvier 2017 relative à l’égalité et à la citoyenneté : cette loi renforce les sanctions pénales contre les auteurs d’actes de discrimination, notamment en introduisant une peine complémentaire d’inéligibilité et en permettant aux victimes d’obtenir réparation du préjudice subi.
  • Le Code pénal : l’article 225-2 du Code pénal prévoit que « la discrimination définie à l’article 225-1, commise à l’égard d’une personne physique ou morale, est punie de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende lorsque la discrimination consiste en un refus d’accès à un bien ou à un service ou en soumettant une personne à des conditions de fourniture de biens ou de services moins favorables qu’une autre personne ». D’autres dispositions du Code pénal prévoient des sanctions pour les auteurs d’incitation à la discrimination ou à la haine raciale.
  • La jurisprudence : les tribunaux sont également amenés à se prononcer sur des affaires de discrimination raciale et contribuent ainsi à préciser l’interprétation des textes légaux en la matière.

Ces différents textes et instances visent à lutter contre toutes les formes de discrimination, y compris celles basées sur une prétendue race.

En France, toute personne qui s’estime victime de discrimination dans le cadre de son travail :

  • discrimination à l’embauche
  • refus de promotion
  • harcèlement moral
  • etc.

a la possibilité de se faire dédommager en entamant une procédure au conseil des Prud’hommes.

Quelques faits présumant de discrimination basée sur une prétendue race

Cela se passe dans un contexte scolaire et pour des travaux de fin d’études ou mémoires à présenter devant un jury.

Situation élève N°1

Lors de la présentation de son travail, en seconde session de l’année 2020-2021, un élève obtient la note très basse de 2/40 pour la présentation orale. La motivation du jury pour la partie orale n’est pas motivée sur la présentation en elle-même et le fond de celle-ci mais uniquement de la façon suivante :

  • Mauvaise gestion du stress
  • Voix inaudible

Nous sommes en plein dans les mesures Corona et la présentation s’est faite en présentiel avec un masque !

L’élève après sa présentation écrira à un enseignant n’ayant pas participé à sa cotation :

  • « J’avais l’impression d’avoir été une « merde » devant eux»
  • « Lorsque l’on arrive devant eux ce sont des injures sous forme de politesse»
  • « rajoutons à cela pour tout dire qu’on m’a carrément qualifié de d’une personne qui ne sache pas parler.. tu n’articules pas»
  • « jamais de la vie, on ne m’a autant humilier de partout sans que je puisse me défendre»

Situation élève N°2

Dans les règles de présentation des travaux, il est prévu qu’en cas d’un nombre de fautes dépassant les 25, l’élève serait prévenu une semaine avant la date de présentation qu’il ne pourrait pas présenter et se verrait attribuer une note forfaite de 1/20 pour l’ensemble du travail.

La jury laisse une élève présenter son travail. A la grande surprise de l’élève, elle apprend le jour de sa présentations que le jury ne la délibérera pour les motivations suivantes :

« Plus de 20 fautes d’orthographe dans le travail écrit : non délibérable »

Par rapport aux règles définies, on remarque donc que le nombre de fautes sur lequel se base la présidente du jury pour prendre cette décision est passé de 25 à 20 fautes. L’élève n’a pas été prévenue non plus anticipativement comme elle aurait du l’être.

Un des principes de base de la démocratie est l’égalité devant la loi ou devant la règle. Un jury ayant à sa tête la même présidente de jury a laissé présenté un autre élève et l’a délibéré alors que le nombre de fautes de son travail dépasse les …. 100 !

Cette élève fera un recours qui n’aboutira pas bien que les erreurs par rapport aux règles de départ semblent difficilement discutables.

Situation élève N°3

Le troisième élève a été en échec modéré sur son travail. Depuis des années dans cet établissement scolaire, tous les élèves avec un seul échec de nature limitée ont vu leur réussite être validée. En première session, cela a encore été le cas.

Cela n’a toutefois pas été le cas pour cet élève.

Caractéristiques communes à ces élèves

En cette journée spéciale de lutte contre le racisme, vous aurez compris que le point commun entre ces 3 élèves est la couleur de peau. Ils sont tout trois originaires d’Afrique subsaharienne ! L’autre élève qui a été délibéré avec plus de 100 fautes n’a pas la même couleur de peau.

Une étude de la fondation Roi Baudouin, que vous pouvez retrouver en fin d’article, est assez inquiétante et montre l’ampleur des difficultés rencontrées par des citoyens Belgo-Congolais, Belgo-Rwandais et Belgo-Burundais dans notre pays.

Cette étude a mis en évidence que les premières expériences de racisme se passent entre les murs des écoles. C’est à lire à partir de la page 124.

Il y est question d’un racisme quotidien mais aussi institutionnel dans les domaines essentiels que sont l’emploi, le logement ou, ce qui est l’objet de cette question, l’enseignement.

A la question suivante : « Pensez-vous qu’en Belgique certaines personnes subissent des traitements inégalitaires/des discriminations ou des insultes à cause de leur couleur de peau ? »

  • 92 % des personnes interrogées ont répondu OUI et quand il leur était demandé s’ils en avaient été personnellement victime,
  • c’est plus de trois quart de l’échantillon, 77%, qui a répondu par l’affirmative.

C’est donc sans surprise que l’enquête nous apprend que pour les citoyens afro-descendants, l’égalité des chances n’est qu’un leurre. Ils sont 40% à penser qu’ils ne bénéficient pas des même chances que les autochtones en ce qui concerne les chances de réussite scolaire.

La majorité des jeunes qui ont été interrogés par cette étude constate que les discriminations et le racisme ne sont pas nécessairement sanctionnés, ce qui est déjà grave. Mais que plus grave encore, s’en plaindre dans l’espace public peut avoir l’effet escompté inverse, à savoir la sanction du plaignant tant dans l’espace public qu’au sein même des institutions publiques.

Les représailles lorsque la discrimination basée sur une prétendue race est dénoncée

lutte contre le racismeEn Belgique, Unia est le centre inter-fédéral de lutte pour l’égalité des chances. Quand un citoyen est victime ou témoin de faits pouvant constituer de la discrimination, c’est un devoir de le dénoncer. Les fonctionnaires ont même l’obligation légale de le faire !

Un enseignant ayant témoigné des faits énoncé ci-dessus a reçu ce courrier de sa hiérarchie :

« Je regrette par ailleurs d’avoir à vous rappeler le devoir de réserve qu’il convient de respecter par rapport à l’extérieur (Unia en l’occurrence). »

Conclusion

Il faut que chacun fasse obstacle au racisme et aux faits pouvant avoir une prétendue race comme motivation. Fermer les yeux voire faire pression sur les personnes victimes ou témoins est inacceptable et s’agissant de pouvoirs publics, cela l’est d’autant plus.

En cette journée mondiale de lutte contre le racisme, prenons comme résolution d’être attentifs à ce phénomène !

 

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