Une personne harcelée ou victime de violence psychologique au travail se pose souvent des questions par rapport à ses collègues. En effet, elle s’attend à avoir de l’aide mais n’en reçoit que rarement parfois pas du tout. Plus catastrophique encore, certains collègues font pire que de rester passifs, il deviennent aussi des harceleurs ou harceleuses. Et ainsi, le cycle de l’harcèlement poursuit son bonhomme de chemin sans s’arreter. Deux effets bien connus en psychologie expliquent ces attitudes : L’effet Bystander et la conformité sociale.
La conformité sociale ou effet de groupe
En psychologie et en sociologie, l’effet de groupe est appelé conformité sociale.
Qu’est-ce que la conformité sociale ?
La conformité sociale est le phénomène par lequel les individus adoptent les :
- comportements,
- attitudes,
- valeurs,
- normes
d’une société donnée pour se conformer à la norme sociale et être accepté par leur groupe social. La conformité sociale peut être influencée par divers facteurs tels que la peur du rejet, le désir d’être apprécié, le besoin de faire partie d’un groupe, etc.
La conformité sociale peut-elle inciter des personnes à commettre des faits de harcèlement au travail ?
La conformité sociale peut inciter des personnes à commettre des faits de harcèlement au travail. La pression exercée par le groupe peut amener certaines personnes à adopter des comportements qui vont à l’encontre de leurs convictions personnelles, y compris des comportements de harcèlement envers d’autres personnes au travail.
Un employeur devrait sensibiliser les gens aux conséquences néfastes de la conformité sociale dans ce type de situations et de promouvoir un environnement de travail respectueux pour tous les travailleurs.
Comment fonctionne la conformité sociale dans une situation de harcèlement au travail ?
Dans une situation de harcèlement au travail, la conformité sociale peut fonctionner de trois manières :
- il peut y avoir une pression implicite ou explicite du groupe pour adopter un certain comportement ou attitude, qui peut inclure des comportements de harcèlement envers d’autres employés. Des individus se sentent obligés de se conformer à ces normes pour éviter d’être exclus du groupe.
- dans certains cas, les personnes peuvent s’identifier au groupe au point de se persuader eux-mêmes que leur comportement de harcèlement est acceptable et même justifié. Cette conformité peut être renforcée par des récompenses ou des encouragements pour les comportements de harcèlement, ainsi que par l’absence de conséquences négatives pour ceux qui les perpétuent.
- la conformité sociale peut également fonctionner en sens inverse, en incitant les personnes à ne pas signaler le harcèlement qu’elles ont subi ou ont été témoins, de peur d’être ostracisées ou de subir des conséquences négatives.
L’effet Bystander
La conformité sociale peut aussi être en partie responsable de l’effet Bystander.
Qu’est-ce que l’effet Bystander ?
L’effet Bystander décrit la tendance des individus à être peu enclins à offrir de l’aide ou à intervenir dans une situation d’urgence lorsqu’ils sont en présence d’autres personnes. Ce phénomène est souvent influencé par la conformité sociale, car les gens peuvent hésiter à intervenir lorsqu’ils ne sont pas sûrs de ce que les autres personnes pensent ou font.
Ce phénomène est souvent attribué au fait que le nombre de personnes présentes divise la responsabilité sociale. Chacun pense qu’un autre doit agir et que cela réduit leur propre responsabilité individuelle. L’effet bystander peut avoir des conséquences néfastes en cas d’urgence, où une intervention rapide peut faire la différence entre la vie et la mort. Les facteurs qui peuvent influencer l’effet bystander incluent le nombre de témoins, la relation entre le témoin et la victime, et la gravité de la situation.
L’effet Bystander peut-il permettre la violence au travail ?
L’effet Bystander peut contribuer à la violence au travail en empêchant les témoins d’intervenir dans une situation potentiellement violente.
Si des témoins pensent que d’autres personnes doivent agir pour faire face à la situation, ils peuvent ne pas se sentir personnellement responsables de prendre des mesures pour prévenir la violence.
Cela peut permettre à une situation potentiellement explosive de se développer. Le risque de violence au travail s’en trouve augmenté. Les employeurs devraient prendre des mesures pour sensibiliser les employés à ce phénomène. Cela les encouragerait à prendre des mesures pour prévenir la violence dans leur lieu de travail.
Conclusion
Dans des situations de harcèlement au travail, la conformité sociale peut inciter des témoins à ne pas signaler le harcèlement ou à ne pas le condamner, par peur d’être ostracisés ou de subir des conséquences négatives.
L’effet Bystander peut également contribuer à l’amplification du nombre de personnes participant au harcèlement en encourageant les témoins à devenir à leur tour auteurs de tels faits.