Le phénomène de racket à l’école constitue la face noire de l’école ; celle des coups, des insultes, des menaces et de la peur. Ce phénomène n’est pas prés de cesser puisqu’en 2017 près de la moitié des élèves de collèges et lycées ont été victimes ou témoins de violences dans leurs établissements, selon une étude menée par l’Association de la Fondation étudiante pour la ville. Toutefois si une légère baisse de 0.7 point entre 2014-2015 des incidents graves a pu être constatée par le ministère de l’éducation national, ce phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur et de faire beaucoup de victimes, jeunes et innocentes !

Qu’est-ce que le racket à l’école ?

Le terme racket est issu d’une expression populaire anglo-américaine. Il désigne le fait d’obtenir par la violence, la contrainte ou la menace, la remise d’une chose ou d’une somme d’argent. Il est possible qu’existe un décalage dans le temps entre la demande de l’auteur du racket et la remise du butin par la victime. Par exemple, l’auteur des faits demande une forte somme à la victime et lui laisse un délai pour trouver l’argent.

Notre code pénal traduit ce racket par l’extorsion ou le vol avec violence. Il constitue un délit en vertu de l’article 312-1 du Code Pénal. Il dispose que « l’extorsion est le fait d’obtenir par violence, menace de violences ou contrainte soit une signature, un engagement ou une renonciation, soit la révélation d’un secret, soit la remise de fonds, de valeurs ou d’un bien quelconque.

L’extorsion est punie de dix ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende.

Il est donc fortement déconseillé d’user de la force pour obtenir quelque chose, les conséquences étant susceptibles d’être douloureuses pour l’auteur de l’infraction !

Comment se manifeste le racket à l’école ?

Ce phénomène, ou plutôt dirons nous fléau ou bête noire de l’éducation nationale, est très répandue à l’école. En effet dans la majorité des cas, le racket est commis aux abords ou dans l’enceinte des établissements scolaires ou encore sur le chemin de l’école. La plupart du temps les auteurs sont eux aussi mineurs, et dans ce cas le Code Pénal ne peut s’appliquer, mais d’autres mesures existent concernant les délits commis par des mineurs, sanctionnés par le Code Pénal. En effet si l’auteur du racket a entre 13 ans et 17 ans, il sera susceptible d’encourir une peine maximale de 5 ans d’emprisonnement et une amende de 75 000 euros. Si le mineur auteur du racket est âgé de moins de 13 ans, uniquement des sanctions spécifiques s’appliqueront à lui, telles que des mesures éducatives (remise aux parents, remise au service d’assistance à l’enfant, mesure de liberté surveillée, placement dans un établissement d’éducation ou médical), ou encore des sanctions éducatives (travaux scolaires, confiscation d’objet, stage obligatoire de formation civique).

Le racket à l’école va consister en une succession d’actions plus ou moins brutales et de menaces. D’une part, le racketteur va tester d’abord la résistance de la victime en le forçant à lui prêter quelque chose, en prétextant qu’il lui rendra une prochaine fois. Ensuite, le racket se transforme sous forme de jeu collectif ayant pour but de provoquer l’autre, et les menaces verbales entrent rapidement dans cette suite de séquences. Finalement, le racket est une lente pression psychologique exercée sur la victime.

Ce racket se mesure en incidents plus ou moins graves selon leur nature avec les atteintes aux personnes, les violences verbales, physiques, les atteintes aux biens et vandalisme. En effet il y aurait 442 incidents graves par jour, soit 12,8 incidents graves par an pour 1 000 élèves, selon une étude du ministère de l’éducation. C’est un phénomène beaucoup trop important, qui usent enseignants et élèves quotidiennement, ce qui renforce le constat de l’OCDE qui observe que la France est 61ème sur 65 pays, des classes des plus calmes. Il serait grand temps d’agir, dans la mesure où la responsabilité des équipes pédagogiques, des chefs d’établissements, du ministère de l’éducation nationale est susceptible de jouer.

Comment agir et lutter contre le racket à l’école ?

Le mineur victime de racket à l’école bénéficie d’un soutien renforcé de la part des autorités en milieux scolaires.

En effet, ce dernier, victime d’un racket à l’école, peut se rendre seul au commissariat de police ou à la brigade de gendarmerie, pour porter plainte lui-même. A défaut ce sont ses parents qui porteront plainte en son nom. Généralement très peu de familles effectuent cette démarche, et préfèrent souvent déposer une main courante afin qu’elles déclarent uniquement les faits tout en refusant que l’auteur du racket soit poursuivi. Plus que la peur des représailles, c’est un sentiment de honte qui les anime.

A l’issue de cette démarche, la victime et ses parents sont reçus, écoutés et interrogés par un policier ou un gendarme. La déclaration de l’enfant est généralement prise sans la présence de ses parents, pour ne pas que son discours soit influencé. Une enquête est ensuite menée et si les faits sont avérés l’agresseur est interpelé. L’auteur du racket sera convoqué devant le Procureur de la République qui enquêtera sur les faits qui lui sont reprochés. Il détient l’opportunité des poursuites et décide si il classe l’affaire sans suite, ou s’il estime que l’auteur mérite une sanction, alors il saisit le juge pour enfants. Ce dernier évalue et personnalise la sanction adéquate qui permettra à l’auteur de ne pas recommencer : elle va de la simple admonestation (vive réprimande, avertissement sévère), en passant par la réparation (présenter ses excuses et dédommager la victime si elle est d’accord), le travail d’intérêt général, la remise aux parents ou à un éducateur, jusqu’au placement dans un centre spécialisé pour les cas les plus graves.

Par ailleurs, des prérogatives incombent aux chefs d’établissements scolaires. Ces derniers ont l’obligation de procéder à un signalement judiciaire de tout fait délictueux constaté tel que le racket, y compris lorsque la victime n’a pas porté plainte. Parallèlement à ce signalement, ils doivent faire part aux autorités académiques de tout fait ou racket dont serai victime ou auteur un élève. De même, tout fonctionnaire est tenu de signaler au procureur de la république tout délit qu’il aura pu constater dans l’exercice de sa fonction (en vertu de l’article 40 du code de procédure pénale), tel est le cas des enseignants.

Ainsi, il s’avère plus qu’urgent de lutter contre ce phénomène en hausse constante, dit la bête noire de l’école nationale qu’est le racket à l’école et d’assurer une meilleure protection des victimes, déjà en soit victime d’une forme de harcèlement étant mineur.