Violence psychologique au travail, il n’est plus rare d’entendre ces termes, que ce soit à la télévision ou encore dans notre propre entourage. Cette souffrance au travail, devenue presque omniprésente dans la vie d’un salarié est néanmoins une notion difficile à appréhender, car souvent basée sur un ressenti personnel. Seulement, cette violence ne peut pas être prise à légère puisqu’elle a des répercussions terribles sur la vie des personnes qui en sont victimes.
Quand elle provient de supérieurs hiérarchiques, de collègues, ou tout simplement d’une politique managériale axée sur la réactivité et la compétitivité, la violence psychologique se traduit généralement par des abus de pouvoir et des brimades en totale contradiction avec le respect de la personne et des conditions de travail.

Différence entre harcèlement et violence psychologique

Le bien-être au travail devient une préoccupation majeure. Il recouvre beaucoup de concepts comme le harcèlement moral et les violences psychologique :

Le harcèlement moral au travail, légalement parlant, doit être reconnu comme ayant pour objectif délibéré, ou résultat, de dégrader les conditions de travail d’une personne, de porter atteinte à sa dignité et/ou à sa santé physique ou psychique. Les actes le constituant doivent également avoir un caractère répétitif avéré. On entend souvent parler de harcèlement sexuel, mais il existe aussi le harcèlement moral. Ils sont, évidemment, autant l’un que l’autre, considérés comme des délits.

La violence psychologique, quant à elle, se caractérise plutôt par des agissements de différentes formes, pas forcément itératifs, mais dont l’accumulation a pour résultante la totale déstabilisation du (ou de la) salarié qui en est victime. Cette façon de procéder est beaucoup plus insidieuse justement à cause de sa non-récurrence. De fait, elle peut être interprétée comme étant un ressenti du salarié plutôt qu’une volonté de nuire de la part de l’agresseur. Mais, une fois établie, elle est également délictueuse.

Exemples de violences psychologiques au travail

violence psychologique

  • Violence verbale,
  • chantage à l’emploi,
  • intimidation physique,
  • dénigrement,
  • voire injures

sont autant d’exemples des violences psychologiques dont un salarié peut être victime. Mais ce ne sont pas les seuls !

  • Humiliation,
  • isolement,
  • sexisme,
  • racisme,
  • harcèlement sexuel ou moral,
  • et tellement d’autres !

L’imagination perverse des auteurs de ce type d’exaction est sans limites !
La finalité de toutes ces violences est en général de détruire psychologiquement la personne qui en est victime, ou tout du moins, pour le manipulateur, d’affirmer son abusive domination et l’emprise qu’il a sur elle.

Faire cesser les violences psychologiques au travail

Responsables d’une partie des arrêts ou accidents du travail, ce phénomène est maintenant pris très au sérieux. Si vous êtes victime de violences psychologiques, il ne faut pas attendre de passer de l’état de stress à l’état dépressif pour faire quelque chose.

Commencez par prévenir votre CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail) si vous êtes en France ou le CPPT (Comité pour la Prévention et la Protection au Travail) si vous êtes en Belgique. Il est aussi utile de prendre contact avec la médecine du travail. Leur rôle est d’évaluer la situation, d’accompagner l’employeur dans les actions à mener et de faire en sorte que le retour au poste de travail se fasse dans les meilleures conditions possible.

L’aide de la personne de confiance

Le salarié victime de violences psychologiques peut s’adresser à la personne de confiance de l’entreprise. La personne de confiance est un(e) salarié(e) désigné(e) par l’employeur pour écouter et conseiller les salariés confrontés à des difficultés dans leur travail. La personne de confiance peut accompagner le salarié dans sa démarche et l’aider à trouver des solutions pour faire cesser les violences psychologiques. Elle peut également alerter l’employeur ou l’inspection du travail si la situation le nécessite.

Il est important de souligner que la personne de confiance a une obligation de confidentialité et ne peut pas divulguer les informations confidentielles qui lui ont été confiées sans l’accord du salarié. Cette obligation de confidentialité s’applique également en cas de signalement à l’employeur ou à l’inspection du travail, sauf en cas de danger grave et imminent pour la santé ou la sécurité du salarié ou de tiers.

La personne de confiance est un interlocuteur privilégié pour les salariés confrontés à des difficultés dans leur travail, notamment en cas de violences psychologiques.

Les démarches plus formelles pour faire cesser les violences psychologiques

Si ces mesures ne suffisent pas, il faut porter plainte. Dans ce cas, essayer de réunir des preuves présumant de la violence psychologique ou du harcèlement. Parmi ces preuves, pensez aussi à vous munir de certificats médicaux attestant de votre état psychique et, bien sûr, de vous faire conseiller pour formuler correctement les accusations que vous porterez.

Vous pouvez vous plaindre à :

  • L’inspection du travail : Si l’employeur ne prend pas les mesures nécessaires pour protéger le salarié, ce dernier peut saisir l’inspection du travail pour signaler les violences psychologiques et demander une intervention.
  • Le conseil des prud’hommes (pour la France) ou le tribunal du travail (pour la Belgique) : Si le salarié souhaite engager une action en justice contre l’employeur, il doit saisir le conseil des prud’hommes ou le tribunal du travail pour demander réparation du préjudice subi.

Être victime de violences psychologiques, de harcèlement sexuel ou de harcèlement moral au travail est un véritable traumatisme. Le préjudice sur la santé mentale est considérable : perte de l’estime de soi, angoisses à répétition, stress post-traumatique, incapacité à reprendre une activité normale, etc. La législation en a pris la mesure et des recours sont possibles. Donc, avant que la situation ne prenne des proportions incontrôlables, agissez pour que le ou les coupables soient immédiatement punis. Il faut le rappeler, les violences psychologiques sont un délit !

Pourquoi un patron, un manager ou un collègue inflige-t-il des violences psychologiques ?

Les raisons sont diverses mais, en général, nous retrouvons :

  • La perversion des personnes qui prennent plaisir à abaisser ou en voir souffrir d’autres.
  • Vouloir faire démission une personne soit pour des raisons inter-personnelles ou des raisons économiques.
  • Un conflit qui n’est pas géré ou a été mal géré.
  • Etc.

Vous pensez subir des violences psychologiques ou du harcèlement ?

Avant tout, essayer d’objectiver les choses, c’est bien sur compliqué dans une telle situation. Heinz Leymann a créé un test qui vous permet de voir si vous subissez des conduites abusives. Il est utile de le faire. C’est la grille LIPT.