Conseils et analyses

Subir un processus de harcèlement moral au travail est terriblement destructeur. Les harceleurs sont des personnes extrêmement toxiques. Que ce soit vos collègues ou votre patron, vous encourez beaucoup de risques à travailler avec des personnes ayant ces comportements. Nous avons vu dans cet article le mécanisme physiologique du harcèlement. Nous vous proposons de voir les autres conséquences sur la personne harcelée.

1-. Conséquences psychologiques du harcèlement moral

Dans un premier temps c’est à ce niveau que la victime va ressentir les effets de la situation de souffrance au travail. Des sentiments de culpabilité et d’impuissance envahissent également les victimes. Des sentiments qui sont sources de dévalorisation de la personne. Une altération du travail ou des études de la victime peuvent aussi être visible.

Le stress : Le harcèlement va générer du stress, le harcelé va notamment craindre d’être pris en défaut pour la moindre des peccadilles. Elle va donc tout revérifier bon nombre de fois et malgré tout restera stressée… parce que d’expérience, elle sait que le harceleur trouvera quelque chose.

Le repli sur soi : Au fur et à mesure que le harcèlement se met en place, des personnes commencent à suivre le mouvement et rejoigne le ou les harceleurs. Les raisons peuvent être diverses : bien se faire voir par la hiérarchie, asseoir une quelconque supériorité ou plus simplement par comportement suiveur tel que les analyses de la psychologie des foules le met en évidence.

L’épuisement : Nous avons vu que le processus habituel est de faire passer le harcelé pour responsable de ce qui lui arrive. Si le harcelé vient à répondre ne fut-ce qu’une fois de façon incorrecte, cela lui sera reproché pour annihiler sa plainte. Le harcelé doit donc pouvoir encaisser et surtout peser chacun de ses mots. C’est un exercice très compliqué qui suscite beaucoup d’influx et est très éprouvant.

L’irritabilité : La personne harcelée est de plus en plus sur la défensive et épuisée. Ces deux éléments sont générateurs d’une plus grande irritabilité de la personne harcelée.

Ce stress conduit la victime à souffrir :

• d’anxiété ou de troubles anxieux
• développer un sentiment d’inquiétude permanent
• d’une phobie sociale
• de dépression
• de burnout
• de honte
• perte d’estime de soi

2-. Conséquences physiques du harcèlement moral

Dans un deuxième stade les conséquences du harcèlement moral sont physique car le corps se met à réagir. C’est ce que l’on appelle somatiser. Dans une situation de harcèlement, les symptômes visibles pour les victimes de harcèlement sont du stress, des migraines, des pertes de mémoire et des troubles du sommeil.

Quand la situation perdure l’organisme réagit de pus en plus difficilement à cette situation de stress continu. Apparaissent alors divers troubles physiologiques.

• Les maux de dos,
• les troubles du sommeil (notamment dû au stress qui favorise la production d’urine la nuit),
• les troubles de la digestion,
• des douleurs articulaires,
• de troubles digestifs comme du RGO ou reflux gastro-oesophagien,
• des maladies chroniques comme le syndrome douloureux pelvien chronique,
• des maladies de la peau comme du lichen plan, des herpès,
• de problèmes cardiaques (hypertension),
• des troubles gynécologiques,
• etc.

Ces troubles physiques venant s’ajouter au troubles psychologiques rendent très souvent la poursuite du travail de la personne impossible.
La personne harcelée n’est plus que l’ombre d’elle-même et n’est plus en état de travailler. Elle va donc être écartée de on travail. Ce qui engendre une troisième conséquence.

3-. Conséquences financières du harcèlement moral

Les conséquences financières pour les victimes de harcèlement sont dramatiques. D’une part si la personne est en maladie, elle ne perçoit, en général, plus qu’une fraction de sa rémunération. Elle perd donc des revenus alors qu’elle doit faire face à de nombreux frais.

• Les frais médicaux pour se soigner suite aux désordres psychologiques et physiques subis.
• Les consultations chez un thérapeute, tel qu’un psychologue.
• Les frais d’avocat : Si la personne entreprend de se défendre, c’est devant un gouffre financier qu’elle se trouve. Les consultations d’avocats sont facturées entre 120 et 300€ par heure + TVA. Les dossiers de harcèlement sont des dossiers chronophages car les faits sont nombreux à consigner. Le temps nécessaires pour qu’un avocat traite un dossier est donc très long et par conséquent très couteux.

La plus grande injustice , dans bon nombre de cas dont nous avons connaissance, est que le harceleur sera défendu par un avocat financé par l’employeur. L’asymétrie est totale et bénéficie une fois de plus au harceleur.

4-. Les conséquences sociales du harcèlement

Vos harceleurs font en sorte que vous soyez pris en grippe par vos collègues ou les personnes avec qui vous avez des contacts professionnels : clients, fournisseurs, élèves pour les enseignants, … Votre vie sociale au travail devient un enfer !

Si vous vous absentez du travail parce que vous n’en pouvez plus, ce sera encore une occasion supplémentaire pour les harceleurs de manipuler les autres personnes pour vous qualifier de fainéant ou de carotteur.

Vos amis ou vos proches qui ne comprennent pas forcément la mécanique ravageuse du harcèlement ne vont pas toujours comprendre. Vous devenez une bête curieuse parce que vous n’allez pas travailler. Étant seul chez vous, vous tomber dans la dépression.

Conclusion

Si les harceleurs ne vous ont pas épuisé psychologiquement, ils vous épuiseront soit physiquement soit financièrement. Les conséquences sont à très long terme , on ne guérit jamais totalement des préjudices subis.

Que ce soit dans le milieu scolaire ou en cas de harcèlement au travail, les conséquences peuvent à la fois être d’ordre physique et psychologique. Ce qu’il faut comprendre c’est que ces symptômes sont diagnostiqués sur la victime après le harcèlement alors que cette dernière n’avait aucun antécédent médical sur ces symptômes et n’y avait pas de prédispositions.

C’est pourquoi chaque employeur doit accorder à la qualité de vie au travail de son personnel une importance capitale.

 

 

Dans  presque tous les cas de harcèlement moral au travail que nous avons rencontré, un invariant est à mettre en évidence :

A un moment où un autre, le système (les harceleurs, les employeurs, les conseillers en prévention, les inspecteurs du Service public fédéral de l’emploi ,… ) tend à faire croire que le harcelé est responsable de ce qui lui arrive.

Avez-vous déjà lu ou entendu des tordus justifier certains actes en disant que si une fille a une jupe trop courte, elle l’aura bien cherché si elle se fait violer !

Du statut de harcelé au statut de cible

A l’exception du harcelé, tous les intervenants ont intérêt à fermer les yeux sur le s situations de harcèlement. Nous avons vu que le conseiller externe en prévention ne va presque jamais conclure au harcèlement moral.

Pour ce faire, dans le rapport suite à la plainte formelle, le conseiller en prévention va devoir justifier sa position. Ce n’est pas toujours facile mais vous pouvez être sur que cela ne va pas être un obstacle.

Un mécanisme pervers se met alors en place, tout va être fait pour trouver des choses à reprocher à la personne qui subit du harcèlement. A cet effet, les témoignages des personnes mises en cause sont une source intarissable d’inspiration. Mais même quand il n’y a pas de témoignage, le conseiller en prévention garde de la ressource.

Voici quelques exemples de conclusions de plainte en harcèlement moral :

1-. « Il semblerait que depuis …. cette dernière (la victime) interprète les nouveaux faits à la lumière de son insatisfaction« .

2-. »Certains éléments laissent à penser que X (la victime) s’est inscrite dans un processus de victimisation occultant une certaine part de sa responsabilité par rapport à l’existence du conflit »

3-. « Nous avons un certain nombre d’indices que la relation entre les deux personnes était symétrique tout en tenant compte de la différence de statut hiérarchique entre elles. En effet, X (la victime) a multiplié les démarches (SIPP, Contrôle du bien-être, SEPP, syndicat, …, plainte motivée).

Les ressources des parties, enfin, traitent de l’inégalité des positions entre harceleur et harcelé. Dans cette perspective on considère qu’il y a harcèlement lorsque les deux parties ont une force inégale au sein du conflit, cette inégalité des positions pouvant être due ou non à un rapport de supériorité hiérarchique.

Chacune des parties a utilisé les moyens dont elle disposait, ses ressources pour répondre aux comportements de l’autre ressenti comme des attaques »

Ce passage revient à dire que si la victime se défend avec les moyens légaux et conseillés : SIPP (service interne de prévention et protection), SEPP (service externe de prévention et protection), syndicat et contrôle du bien-être, elle ne peut être considérée comme harcelée car il y aurait une soi-disant symétrie entre le harceleur et le harcelé !!!!

Harcelé ou procédurier ?

Le harcelé voyant toutes les portes se refermer les unes après les autres est contraint d’aller de démarches en démarches pour essayer de simplement avoir des conditions de travail normales.

Grâce à ce mécanisme d’une perversité rare, le harcelé devient en quelque sorte harceleur puisqu’il est contraint d’aller de plaintes en plaintes aux différents niveaux auxquels il peut s’adresser.

Cette situation le rend bien évidemment suspect auprès des gens qui reçoivent les nouvelles plaintes et elles peuvent alors très tranquillement laisser la personne dans sa souffrance.

Ce dernier phénomène rend aussi toute diffusion dans les médias improbable. En effet, quel média voudrait prendre le risque de publier l’histoire d’une personne qui a vu ses multiples plaintes ne pas aboutir. Son histoire cache surement quelque chose qu’il ne nous a pas dit !!!

Conclusions

Il est bien difficile de savoir si tous ces gens qui se rendent complice, au moins passifs de faits de harcèlement, agissent par incompétence, intérêt (rendre le conseiller en prévention du SEPP surpuissant peut rendre l’acte de corruption tentant) ou par simple lâcheté.
Une chose est sure : les harceleurs vont pouvoir continuer à sévir à leur aise !!!!

Alors que beaucoup ont une vision du métier d’enseignant plutôt négative (congés, peu d’heures prestées, …), une enquête européenne sur le stress au travail des enseignants met en évidence que le métier comporte une part de stress.

Facteurs de stress

Pour ce qui concerne la Belgique deux facteurs de stress ont été mis en évidence par l’enquête :

Les enseignant(e)s de Bulgarie se sentent les plus confiants en ce qui concerne la clarté de leur rôle d’enseignant(e)s, alors que les enseignant(e)s belges, néerlandais(e)s et britanniques ont tous indiqué une valeur faible, ce qui signifie que la clarté de leur rôle est réduite.

L’Allemagne et la Belgique comptaient au nombre des pays dans lesquels les répondant(e)s ont déclaré que la violence physique constituait une préoccupation dans le cadre de leur métier d’enseignant(e)s

Nos voisins français ont eu épinglé la qualité de leur direction :

Les différences dans les réponses sur la «qualité de la direction» étaient très marquées, les enseignant(e)s français(e)s jugeant très mauvaise la qualité de la direction dans leurs écoles.

Les conflits entre vie privée et vie professionnelle et le facteur « signification du travail » ont une influence certaine sur les contraintes.

Conclusions de l’enquête

Dans la présente enquête, il a été constaté que la charge de travail et la surcharge de rôles des enseignant(e)s sont les principaux facteurs de stress. Les résultats montrent que le volume de travail et la multiplication des responsabilités et des rôles constituent les principaux facteurs de stress des enseignant(e)s.

Le facteur qui influe le plus fortement sur le sentiment de satisfaction professionnelle est l’aspect «confiance et équité». L’absence de confiance dans le travail réalisé et une répartition inégale des tâches entre les enseignant(e)s susciteront un sentiment de manque de confiance et d’équité au travail et accroîtront le risque que les enseignant(e)s ne soient pas satisfaits professionnellement.

L’enquête