Quand un système dysfonctionne, on essaie d’identifier des responsables. C’est aussi valable quand un ou plusieurs cas de harcèlement moral au travail surviennent. La victime va se plaindre des faits qu’elle subit et la recherche de responsabilités va démarrer.
Systématiquement, la hiérarchie, le conseiller ne prévention aspects psychosociaux et les autres intervenants vont essayer de reporter la responsabilité sur la victime. Explications !
Le harcelé n’est pas responsable de son harcèlement !
Vous pouvez relire l’article, Tu es harcelé, tu l’as bien cherché. La personne harcelée va systématiquement être pointée du doigt :
1-. Le harceleur va l’accuser de tous les maux de la terre .. mais venant du coupable, il est logique qu’il se dédouane en agissant de la sorte.
2-. Les responsables de l’entreprise ou du service public vont « essayer de comprendre » la situation. N’ayant jamais été harcelés, ils ne comprennent rien au mécanisme du harcèlement moral au travail et vont donc raisonner comme si les personnes en présence étaient normales. Hors un harceleur n’est pas une personne normale. Ils vont donc écouter les uns et les autres et se dire que pour qu’un conflit existe, il faut être au moins deux et donc que chaque partie a surement un part de responsabilité !
3-. Les services de prévention et protection : en Belgique, ces services sont payés par l’employeur et pour toutes une série de raisons, les psychologues vont presque toujours essayer de trouver des torts des deux côtés, du côté du harceleur mais aussi du côté de la victime de la personne harcelée. Relire aussi : Les conseillers en prévention et le SEPP ? Une mascarade ? Pour rappel voici des extraits de conclusions de conseillères en prévention :
=> « Il semblerait que depuis …. cette dernière (la victime) interprète les nouveaux faits à la lumière de son insatisfaction« .
=> »Certains éléments laissent à penser que X (la victime) s’est inscrite dans un processus de victimisation occultant une certaine part de sa responsabilité par rapport à l’existence du conflit »
=> « Nous avons un certain nombre d’indices que la relation entre les deux personnes était symétrique tout en tenant compte de la différence de statut hiérarchique entre elles. En effet, X (la victime) a multiplié les démarches (SIPP, Contrôle du bien-être, SEPP, syndicat, …, plainte motivée).
Les ressources des parties, enfin, traitent de l’inégalité des positions entre harceleur et harcelé. Dans cette perspective on considère qu’il y a harcèlement lorsque les deux parties ont une force inégale au sein du conflit, cette inégalité des positions pouvant être due ou non à un rapport de supériorité hiérarchique.
Chacune des parties a utilisé les moyens dont elle disposait, ses ressources pour répondre aux comportements de l’autre ressenti comme des attaques »
Tous les acteurs autour de la personne harcelée vont donc lui rejeter une part, voire l’entièreté de la responsabilité de la situation de harcèlement. Logiquement, la personne harcelée étant elle saine d’esprit, elle va se poser des questions sur elle-même.
Se considérer responsable de son propre harcèlement
Suite à la culpabilisation que ces individus vont lui faire ressentir, le harcelé va glisser sur un terrain désastreux : se poser des questions sur ses moindres faits et gestes qui pourraient être à l’origine du harcèlement. C’est alors la spirale négative avec toutes conséquences :
- perte de confiance en soi,
- panique face à certaines situations,
- sentiment de culpabilité et honte,
- …
Il faut sortir de cette situation en comprenant bien que l’on est victime, que si l’on a commis l’un ou l’autre erreur, l’erreur est humaine et que RIEN ne justifie le harcèlement. Pour y arriver, il est important d’être soutenu(e) et aidé(e).
L’aide peut venir de vos collègues de travail, de vos proches et aussi de professionnels comme un psychologue.
Chaque personne harcelée doit bien avoir en tête qu’elle ne peut être tenue responsable d’une situation où elle est victime. Les personnes qui vous font croire autre chose portent une lourde responsabilité.