La plupart des employés ont déjà eu à faire face à un patron tyrannique. Une personne qui confond autorité et autoritarisme. Dans quel cas, une telle situation est-elle du harcèlement ? Et comment le mauvais manager peut-il s’améliorer ?

Différence harcèlement moral et mauvais management

manager tyranniqueUn mauvais management n’est pas du harcèlement. Si le patron s’en prend à chaque travailleur indistinctement et fait preuve de sévérité, voire plus, vis à vis de tous il est question d’incompétence, de bêtise mais pas de harcèlement.

La situation dans laquelle, un manager traite indistinctement mal tout son personnel est extrêmement rare et peu réaliste. En effet, il ou elle aura toujours des petits lieutenants qui obtiendront des privilèges en échange de leur servilité. Ce genre de manager s’entoure toujours d’une cours de personnes qui voient à une telle situation une opportunité de prendre l’avantage sur leurs collègues. Bien souvent les membres de cette cours ne seront pas les gens les plus qualifiés dans l’entreprise ou l’institution mais plutôt des personnes opportunistes qui savent que seule ce genre de conflit peut leur permettre d’obtenir des avantages indus.

Et de tout ceci résulte un environnement de travail toxique rempli d’animosité.

Donc, vu le contexte, dans la plupart des cas, un management tyrannique s’accompagne de faits de harcèlement moral au travail.

La personnalité du manager tyrannique

Le manager déviant peut-il devenir un bon manager ? Souvent, les personnes ayant autorité sur ces individus vont leur trouver des excuses et dire que les problèmes vont se régler à coup de réunions ou de médiations. La question à se poser est déjà pourquoi garder en place une personne ayant démontré son incompétence. Rappelons ici le principe de Peter « dans une hiérarchie, tout employé a tendance à s’élever à son niveau d’incompétence », ce qui implique qu’ « avec le temps, tout poste sera occupé par un employé incapable d’en assumer la responsabilité ».  »

La manager simplement mauvais

Si le manager est juste mauvais mais qu’il a des compétences ou qu’il peut les apprendre, si ses intentions n’étaient pas perverses, on peut penser que les actes de tyrannie étaient simplement des maladresses. Dans ce cas, via des formations et des médiations, il n’est pas impossible que la personne puisse s’améliorer et devenir un bon manager.

Le manager pervers narcissique

Si vous avez face à vous un manager pervers narcissique, il n’y a qu’une solution si vous êtes sa victime : détallez !!! Il y a peu de chance que l’employeur agisse contre cette personne car souvent le courage n’est pas leur vertu principale d’autant plus que l’on ne connait pas les situations de copinage qu’il peut y avoir derrière. Il n’y a aucun espoir pour que cette personne change un jour puisque c’est ancré en lui.

Les actions en justice ne servent pas à grand chose si ce n’est à vous ruiner financièrement et à vous en faire « prendre plein la gueule » par l’avocat du harceleur qui va vous rendre responsable de votre propre harcèlement. Ce sera parce que vous aurez fait ceci ou parce que vous vous serez habillé comme cela (NDLR1 :c’est du vécu) (NDLR2 : tiens tiens, le même reproche est fait à des personnes qui se sont faite violer) ou encore parce vous avez commis une erreur même si c’est minime ou enfin à cause de votre personnalité. Cet avocat sera payé par l’organisation et si c’est un organisme public, par l’argent du contribuable, insensé !

Resté en poste ou entamer une procédure est aussi catastrophique sur le plan de votre santé. Je vous invite à relire Les harceleurs vous détruisent mentalement, physiquement et financièrement.

Comment un supérieur tyrannique peut-il devenir un bon manager ?

Vous l’avez compris, ce paragraphe ne s’adresse pas au manager pervers.

Dans les faits, il s’avère que le fait d’être un patron impitoyable n’encourage pas nécessairement votre équipe à travailler plus fort. Non seulement c’est un mythe que les patrons durs obtiennent de meilleurs résultats, mais les patrons durs peuvent être de mauvais patrons. Les comportements qui rendent un dirigeant d’entreprise « difficile » peuvent rapidement s’orienter vers des choix néfastes. Cela peut aliéner les pairs et chasser les meilleurs talents.

Comment un manager toxique peut-il changer votre style de leadership et profiter des avantages d’une approche plus souple et plus équilibrée pour gérer vos employés et faire croître l’entreprise.

Améliorez ses communications

Les travailleurs trouvent souvent les patrons « durs » simplement parce qu’ils montrent leur frustration et leur ennui quand ils ne sont pas satisfaits des résultats particuliers. Pour éviter cela, renseignez-vous d’abord très clairement sur vos attentes. Vous pourrez alors les communiquer plus efficacement aux autres. Au cours des évaluations de rendement, par exemple, utilisez la critique constructive si un employé ne répond pas à des attentes élevées.

Cependant, évitez toujours la microgestion. Dites-leur ce que vous vous attendez à voir lorsque la tâche sera terminée, mais n’hésitez pas à dicter la façon dont cette tâche sera accomplie. Permettez à vos employés d’exercer leur indépendance d’une manière appropriée à leur poste et à leur niveau de compétence.

Avoir de l’empathie

Comment vous sentiriez-vous si quelqu’un cherchait des moyens d’améliorer votre journée ou de faciliter votre travail ? La plupart d’entre nous se sentiraient plus ouverts à cette personne ou même la considéreraient comme une amie.

Il faut cultiver cette bonne volonté chez les employés en adoptant la même approche. Réfléchir à ce qui peut faciliter la vie des travailleurs. Cela n’a pas besoin d’être quelque chose d’énorme, comme un gros bonus à l’échelle de l’entreprise. Rechercher les mesures à prendre ou les changements à apporter et qui se traduiront par un changement positif pour le personnel.

Même de petits gestes réfléchis contribuent à adoucir l’image du manager et à augmenter les sentiments positifs chez les employés.

Une grande partie de ce que les employés considèrent comme de la  » dureté  » se résume au respect, ou au manque de respect, qu’ils ont le sentiment qu’on leur accorde. Par conséquent, l’une des meilleures façons de s’adoucir est de cultiver l’empathie et la compassion.

Essayez d’exprimer un intérêt réel pour vos collègues et vos employés, tant pour leur bien-être personnel que pour leur expérience professionnelle. Les gens réagissent plus chaleureusement à ceux qui manifestent un vif intérêt pour eux. Donc, si vous avez du mal à sortir du mode « boss dur », trouvez un terrain d’entente et écoutez activement.

Demander des avis

Les patrons coriaces apprécient souvent pas l’apport des autres. Rechercher les occasions de solliciter les commentaires des cadres supérieurs, des gestionnaires et des employés sous la forme de rapports hiérarchiques directs.

Cependant, les grands leaders dotés d’une intelligence émotionnelle supérieure ne se contentent pas d’intervenir comme une boîte à suggestions humaine. Faire preuve d’un véritable respect envers les travailleurs en tant que co-créateurs et coéquipiers en valorisant leur travail acharné et leurs nouvelles idées. Cherchez activement des moyens d’agir en fonction de cet apport lorsque c’est possible.

La plupart des travailleurs apprécient le type de patron qui prend des décisions rapides avec une bonne dose de confiance. Qu’il s’agisse d’une aubaine ou d’un échec, ces bons gestionnaires haussent les épaules et passent rapidement à autre chose.

Beaucoup de propriétaires d’entreprises coriaces ont tendance à prendre plus de risques. Cependant, ces risques doivent être calculés. Choisir précipitamment une ligne de conduite risquée sans d’abord faire preuve de diligence raisonnable ou tenir compte des avantages et des inconvénients n’est pas un bon leadership. C’est juste un comportement imprudent de la part d’un patron difficile.

Être juste

Le plus important pour la fin, c’est l’équité !

Peu importe le style de management, le sentiment d’injustice parmi les travailleurs est un cancer dans l’organisation. Le bon manager doit être juste, ce qui n’est pas le cas du harceleur.