Les effets du harcèlement moral chez sa victime sont insidieux. A moins de subir un fort élément déclencheur, au début du processus pervers, on ne verra pas ou peu de conséquences.

Stress expérimental

Le harceleur consciemment ou pas va placer sa ou ses victimes dans une situation de stress expérimental. La cible des faits ne pouvant ni fuir ni se défendre, elle va se retrouver dans une situation de syndrome d’inhibition : la victime abandonne toute velléité de se défendre face à l’agression. C’est encore pire lorsqu’elle espère trouver un réconfort en en parlant à un collègue et elle se retrouve ignorer ou doublement harceler.

Système sympathique

Ce fonctionnement du corps humain est, en général, bénéfique, car il permet de réagir face des situations particulières voire de dangers.

L’activation du système nerveux sympathique prépare l’organisme à l’activité. Lors d’un stress, il coordonne la réponse de fuite ou de lutte. Il dilate les bronches, accélère l’activité cardiaque et respiratoire, augmente la tension artérielle, dilate les pupilles et augmente la transpiration. Il diminue l’activité digestive.

Ce système est associé à l’activité de deux neurotransmetteurs: la noradrénaline et l’adrénaline. source

Par contre, en cas de répétition, ce mécanisme est dévastateur sur l’individu. Un véritable conditionnement peut se mettre en place. A la simple vue du harceleur, le métabolisme de la victime va se modifier et générer :

  • des décharges d’adrénaline,
  • libération de cortisol,
  • augmentation du rythme respiratoire et cardiaque, …

Les occurrences rapprochées de ces mécanismes sont dévastatrices sur la personne qui les subit heures après heures et jours après jours.
Les risques sur la santé peuvent être des réaction épidermiques, des problèmes cardiaques, des perforation d’estomac, etc.

La protection de la personne harcelée

Malgré,

  • la loi du 4 aout 1996 relative au bien-être au travail  fournissant une base légale pour les initiatives en matière de bien-être au travail dans différents domaines dont La charge psychosociale occasionnée par le travail;
  •  et le nouvel Arrêté Royal du 24 avril 2014 modifiant les dispositions dans le cadre du bien être au travail ;

force est de constater que, dans la pratique, lorsqu’un travailleur est victime de harcèlement moral au travail, peu voire aucune mesure n’est prise en vue de la protéger. Dans la plupart des cas, c’est la victime des faits qui subi une double peine car elle est écartée de son travail pour des raisons de santé.

Le Service externe de prévention et protection est au mieux inefficace, au pis complice.

La situation est vécue comme une injustice car le harceleur continue comme si de de rien n’était tandis que la personne harcelée doit rester chez elle.

S’ensuivent, souvent, des insinuations ou des propos diffamants, que c’est la victime qui fait exprès de ne plus aller travailler.

Enfin, être en incapacité temporaire de travail peut aussi avoir des impacts financiers car selon les situations, la rémunération peut être amputée.

Au final …

effet-harcelementLe harceleur continue à sévir.. pendant que la victime souffre de toutes sortes de pathologies psychiques ou physiques, d’un manque à gagner et est écartée de son emploi, souvent en étant désignée comme le faisant exprès …

Pour aller plus loin =>
Souffrance au travail, répression psychique et troubles musculo-squelettiques

Solution d’accompagnement de l’harcelé

La grille de Leymann constitue une première démarche pour la victime. Elle lui donnera l’assurance d’être bel et bien harcelée avant d’enclencher une quelconque procédure.

Ensuite, la solution qui pourrait accompagner la victime et l’apaiser un temps soit peu est la prise de contact avec un psychologue du domaine. Cette démarche apportera un soulagement moral à la victime. Ce suivi lui sera bénéfique dans son combat et sera une véritable source d’apaisement psychologique.